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23 Jan 2018 | Profession
 

À l’instar du porte-parole du Gouvernement Benjamin Griveaux (voir Lmdt du 17 janvier), Richard Ferrand, président du groupe LREM à l’Assemblée, a fait « l’après- vente » du paquet à 10 euros. Il a annoncé sur Europe 1 que « chaque fois qu’on augmente la fiscalité sur la cigarette, la consommation baisse » …

« Tout faux » a décrypté en retour Géraldine Woessner dans sa chronique sur Europe 1 et dans la rubrique « Les Indiscrets » du Journal du Dimanche de cette semaine. Voici son propos :

•• « Depuis 2000, le prix du paquet de cigarettes a augmenté de 120 %. Les ventes officielles de tabac ont fortement reculé sur la même période (28 milliards de cigarettes en moins chaque année), pourtant la prévalence du tabagisme a augmenté. La France comptait 33 % de fumeurs il y a dix-sept ans, 34,5 % aujourd’hui. Les Français sont devenus les vice-champions d’Europe de la consommation de tabac, même s’il y a davantage de fumeurs occasionnels et qu’on fume en moyenne moins de cigarettes par jour. 

•• « La seule fois où la consommation a vraiment baissé après une hausse de prix, c’était en 2003-2004, quand le plan cancer a été lancé. Le paquet, à l’époque, a flambé de 40 % en quatorze mois. Mais les augmentations, ensuite, se sont étalées dans le temps, sans effet sur la consommation.

•• « La prochaine hausse annoncée sera-t-elle plus efficace ? On peut en douter, puisqu’elle sera étalée sur trente-quatre mois … Or, si les jeunes se montrent sensibles à l’effet prix, ce n’est pas le cas des populations les plus vulnérables. Depuis 2000, le tabagisme des chômeurs a augmenté de 9 points, comme la consommation des 10 % de Français aux revenus les plus faibles.

Les ventes des buralistes dégringolent, mais les clients se fournissent ailleurs. Soit aux frontières, où le paquet de cigarettes est moins cher, soit au marché noir. »