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4 Nov 2019 | Profession
 

L’émission « Les Vraies Voix » de Sud Radio, ce vendredi 1er novembre, a été annoncée avec un titre faussement provocateur : « faut-il obliger les gens à arrêter de fumer ? ».

Auquel les auditeurs ont répondu par un refus majoritaire : à 65 %. On n’ose imaginer à quoi pensent exactement les 35 % autres. À cette occasion, Philippe Coy est intervenu pour mettre les points sur les i.

•• L’augmentation des prix du tabac

« L’outil des prix est, peut-être, un argument pour arrêter de fumer … mais ce n’est pas forcément le meilleur si l’on prend en compte la forte et régulière croissance du marché parallèle.

« Avant la première forte augmentation des prix de 40 % du plan Chirac en 2003, le marché parallèle représentait 0,3 % de la consommation de tabac. À l’époque, avec mes collègues buralistes frontaliers, je manifestais à la frontière espagnole et on me répliquait que le marché parallèle serait marginal. Nous en sommes aujourd’hui à près de 30 %.

« Les buralistes ne sont pas des lampistes et ne peuvent être désignés comme responsables du tabagisme : ils vendent un produit légal et 8 000 établissements ont disparu sur une quinzaine d’années … Je constate que sur la même période, par exemple, l’Éducation nationale est restée absente du débat. Où en est-on du vrai travail de prévention, de pédagogie et de formation ?

« J’insiste, le vrai sujet est la santé de nos concitoyens, aucun buraliste ne va dire le contraire. Mais il faut faire attention aux arguments et mesures mis en œuvre, sachant que la France n’est pas seule en Europe. Je voudrais bien voir les autres pays européens nous emboîter le pas. »

•• Sur la lutte anti-contrebande de tabac

« Elle est active. Preuve en est le nombre de saisies douanières. Nous en sommes, actuellement, à plus de 300 tonnes alors que sur la seule année 2018, 241 tonnes ont été saisies. Je salue les Douanes, les forces de l’ordre et l’insistance de Gérald Darmanin pour lutter efficacement contre toutes les formes de contrebande. »

•• Le vapotage

« Il n’a échappé à personne que le vapotage s’est développé ces dernières années. Les 2,5 millions d’utilisateurs sont souvent des ex-fumeurs qui ont migré pour des raisons de santé ou économiques.

« Depuis deux ans, la Confédération lance pendant le mois de novembre – au titre d’organisation d’entrepreneurs responsables – le « Mois de la Vape » dans nos points de vente. Avec le slogan : « moindre nocivité …si on en parlait ? ». C’est un vrai sujet que les buralistes portent.

« Et c’est un élément important de notre évolution et du plan de Transformation des buralistes que nous conduisons actuellement : pour développer d’autres produits – comme le vapotage et le tabac chauffé – et de nouveaux services correspondant aux évolutions de la société, en plus de nos activités traditionnelles et du tabac qui reste un produit légal mais encadré. »

•• Sur l’après-paquet à 10 euros ?

« Il faut être prudent. Je pense que le paquet à 10 euros marque une limite pour un marché français qui a des voisins. La santé et la lutte contre le tabac doivent être une préoccupation européenne. Nous ne pouvons être les seuls en tête. Il sera le temps pour la France de faire une pause en attendant que les autres pays se rapprochent des prix du marché français. »