Parmi les explications de la stabilisation de la prévalence tabagique en 2022, observée par la dernière étude de Santé publique France (voir 31 mai), Le Parisien revient sur le volet prix du tabac. Extraits.
Le prix moyen du paquet de cigarettes a faiblement, voire pas du tout augmenté en 2021 et 2022. Dans le même temps, d’autres produits ont vu leur tarif exploser à cause de l’inflation, à laquelle le tabac n’était pas encore soumis. Dans le panier de consommation d’un fumeur, le « poids » des cigarettes s’est donc réduit.
•• Pas de quoi inciter à lever le pied, alors même « qu’il a été montré à de nombreuses reprises que la hausse du prix du paquet de tabac avait directement un impact et était efficace », souligne Loïc Josseran, président d’Alliance contre le Tabac. De quoi faire réagir Philippe Coy : « le prix n’est pas la solution. Nous avons l’un des tarifs les plus élevés d’Europe, et nous sommes l’un des pays où l’on fume le plus » (…)
•• Loïc Josseran veut se féliciter des « signaux politiques » envoyés par le ministre de la Santé, François Braun : prix du tabac désormais indexé sur l’inflation, interdiction des cigarettes électroniques jetables Puff pour les jeunes, vapoteuse peut-être bientôt prescrite en pharmacie, etc.
En revanche, « quand j’entends Gabriel Attal (ministre de l’Action et des Comptes publics) dire qu’il est le ministre des buralistes, d’un point de vue sanitaire, ça m’inquiète ! (…) Si on préfère la santé des buralistes à celle des Français, qu’on le dise tout de suite » s’énerve le président d’Alliance contre le Tabac.
Les buralistes, des incitateurs à se griller une cigarette ? « Aucun d’entre eux ne vous dira que fumer est bon pour la santé » réplique Philippe Coy, qui plaide surtout pour « davantage de prévention et d’éducation ».