Déjà perceptibles en coulisses, les tensions au sein de la filière hippique se sont un peu plus concrétisées ce jeudi 11 avril, lors de l’assemblée générale du PMU. Les actionnaires de l’opérateur de paris hippiques ont en effet rejeté ses comptes annuels au titre de l’exercice 2024, rapporte Les Échos.
Avec, en toile de fond, un conflit larvé impliquant ses deux sociétés mères, France Galop et la Société d’Encouragement du Trotteur français (Le Trot). (Voir 15 et 13 février).
•• Selon le quotidien économique, la première continue d’apporter son soutien à la direction actuelle, composée de la directrice générale Emmanuelle Malecaze-Doublet et du président Richard Viel. Dans un communiqué, elle a ainsi estimé que le rejet des comptes n’était « pas une solution pérenne ni une réponse constructive aux challenges structurels et conjoncturels que nous devons relever ».
La seconde ne cache plus vraiment son opposition à la stratégie déployée par le tandem, et voit d’un mauvais œil la baisse des enjeux hippiques enregistrée l’an dernier, malgré un résultat net en légère progression. Lors d’un conseil d’administration en fin d’année dernière, elle n’avait pas voté le budget 2025 de l’opérateur.
Les deux sociétés possèdent plus de 95 % des droits de vote, le reste des voix étant attribuées à 64 sociétés de courses régionales.
•• Les comptes 2024, donc, ont été rejetés par environ 51 % des voix. « Cela signifie que Le Trot a convaincu plusieurs sociétés de courses de voter contre », résume un proche du dossier. Selon lui, « les comptes ont été rejetés sur la base d’éléments très techniques, qui concernaient quelques millions d’euros de provisions. Il s’agissait surtout d’un prétexte pour s’en prendre à la gouvernance ».
Reste donc à savoir quelles seront les suites de ce coup de semonce. D’un point de vue technique, un conseil d’administration devrait être convoqué ainsi qu’une nouvelle assemblée générale, pour examiner des comptes révisés.
•• Au-delà, la position de la direction actuelle pourrait être fragilisée. « Je ne sais pas si Le Trot ira jusqu’à réclamer un changement de gouvernance, mais c’était un avertissement, a minima », souffle un bon connaisseur. Un autre assure, au contraire, que » ce n’était pas du tout le sujet de l’assemblée générale et que le sujet de la gouvernance se serait posé même si les comptes avaient été approuvés ».
Le Trot, quant à lui, « souhaite que se poursuivent, dans un climat de confiance et de collaboration, les travaux qui permettront de relancer durablement l’activité au bénéfice de tous », a-t-il fait savoir dans un communiqué.
Bien que symbolique, le rejet des comptes du PMU aura tout même des conséquences, puisqu’entre 20 et 30 millions d’euros issus de l’exercice 2024 ne pourront pas être immédiatement redistribués à la filière. (Voir aussi 25 février)




