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12 Mar 2020 | Profession
 

Dans sa double page consacrée à l’assemblée générale des buralistes de Meurthe-et-Moselle (voir 10 mars), L’Est Républicain dresse le portrait d’un « paquet de bonne humeur, sans filtre ».

Jean-François Lukan, buraliste dans le village de Moutiers, garde le sourire accroché aux lèvres malgré la proximité du Luxembourg à une petite quarantaine de kilomètres.

Il était à la tête d’une auto-école jusqu’à ce qu’un problème de santé ne l’oblige à changer de direction. « L’ancien propriétaire du bureau de tabac vendait, c’était là où j’ai toujours vécu, j’ai saisi l’opportunité. Je n’ai pas hésité une seconde ».

•• Sept ans plus tard, même pas l’once d’un regret. Malgré les hausses successives du prix des cigarettes – « une hypocrisie totale » – et malgré le voisin luxembourgeois.

Derrière son comptoir, « Jeff », comme le surnomment les habitués, ne se lasse pas du contact avec les clients. Même si ceux-là se font moins nombreux depuis un certain temps : « avant, je tournais à 300 personnes par jour … Mais au fur et à mesure des augmentations, certains ne sont plus venus. Ils me le disaient franchement, du style :  vu le prix du paquet de clopes, je vais les acheter au Luxembourg, désolé ».

« Et je peux le comprendre. Là-bas, ils font d’une pierre trois coups, puisqu’ils peuvent en profiter pour faire le plein de la voiture et acheter de l’alcool, moins cher lui aussi ».

•• « Il me reste dix ans avant la retraite. Je donne beaucoup de moi-même, je suis ouvert tous les jours, mais j’irai au bout. Je suis heureux dans ce que je fais. Mais pour certains, dans les villes les plus petites notamment, ça risque de devenir compliqué. Les diversifications qu’on nous propose ? Pas sûr qu’on soit gagnant. Ne résisteront que les plus motivés. »

« Le contact de proximité, rendre service, c’est le cœur de mon activité, je ne pourrais pas m’en passer. Et heureusement, il y a encore des gens qui choisissent et qui peuvent faire tourner le commerce local. »