Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
28 Nov 2022 | Trafic
 

Vente à la sauvette, trafic de drogue, agressions … Entre « Gare du Nord  et « Stalingrad » sur la ligne 2 du métro, « on est sur le podium » des stations parisiennes les plus anxiogènes d’après les riverains. La RATP y organisait une « marche exploratoire », ce jeudi 24 novembre, pour recueillir le ressenti des usagers. Reportage du Parisien.

Ce soir-là, une dizaine d’usagers du réseau parisien, principalement des femmes, est conviée à une « marche exploratoire » organisée par la RATP entre les arrêts « La Chapelle » et « Stalingrad », pour témoigner, à l’aide d’un questionnaire, de leur expérience au sein de ces deux stations de la ligne 2, à la frontière entre les 10ème et 18ème et 19ème arrondissements.

•• Depuis 2015, 9 « marches exploratoires » ont été réalisées. Elles « s’inscrivent parmi les actions menées par la RATP pour lutter contre le harcèlement dans les transports », indique l’entreprise. « Et ont pour objectif de comprendre le sentiment d’insécurité auprès d’un public cible » (sic).

La première étape de l’opération mène ces volontaires à la gare SNCF depuis la station « La Chapelle » en passant par le large couloir souterrain.

« On l’appelle le couloir de la mort. La circulation est hyperdense mais le débit à l’entrée très faible. Cela donne l’effet d’un entonnoir où les gens se poussent et les pickpockets en profitent » constate Loïc Guézo, président de l’association de riverains Demain La Chapelle (voir 27 juillet). « À certains moments de la journée, il peut y avoir une vingtaine de vendeurs de cigarettes au sol qui occupent 50 % de la largeur. L’ambiance est très glauque ». 

De retour à la surface, un habitué de la ligne 2 dénonce les trafics en tout genre qu’il observe chaque jour aux abords de la station : « Drogues, cigarettes de contrebande, j’ai même vu des faux tickets, c’est impressionnant. Les vendeurs de cigarettes sont même installés à l’intérieur de la station. À « La Chapelle », on est certain de tomber sur un trafic. »

 À « Stalingrad », la station voisine, les longs corridors qui relient les lignes 2, 5 et 7 font l’objet de nouvelles questions. En pénétrant dans l’un de ces couloirs, un agent enfile un masque chirurgical : « un conseil, ici le masque est indispensable. Il y a une odeur de crack, d’urine ».

•• La prochaine marche exploratoire devrait être aussi très instructive, puisqu’elle aura lieu début 2023 sur la très fréquentée ligne 13.

Et si la RATP ne précise ce qu’elle fait des résultats de l’enquête, elle rappelle tout de même qu’elle dispose, en plus de ses 5 500 agents déployés pour assurer la sécurité de ses voyageurs, « de 1000 agents GPSR assermentés et armés. Nos agents sur le terrain suivent des formations spécifiques pour la prise en charge de victimes. »

Aussi, le réseau est équipé de 51 000 caméras et « 5 000 bornes d’appel sont à disposition dans toutes les gares et stations du réseau ». (Voir aussi 27 juin). Photo : Le Parisien