Les buralistes n’ont plus à se poser de questions quant à d’éventuelles suspensions de l’implantation du paquet neutre. Le Conseil d’État ayant rejeté les recours des buralistes et des fabricants huit jours avant la mise en place totale (voir Lmdt du 23 décembre). Remontées de la presse régionale
•• En déballant sa dernière livraison, Alexandre Cerepes, buraliste à Saint-Jean-de-Ruelle (Loiret), annonce la couleur dans La République du Centre de ce lundi 26 décembre : « les clients devront être un peu plus patients, parce que je mettrai un peu plus de temps … ». Il a pourtant réorganisé tout son linéaire optant pour un classement par ordre alphabétique pour son linéaire. Côté réserve et gestion de la livraison, il va investir dans une « scannette » …
Ce qui le dérange, beaucoup, c’est la suppression « des dosages en nicotine, goudron ou encore monoxyde de carbone (voir Lmdt du 12 septembre). Je trouve ça aberrant. D’autant plus que, la moindre boîte de petits pois doit faire apparaître sa composition. Et là, pour un produit de ce type (la cigarette), on prive le client d’informations ». Pire, « d’ici deux ou trois ans, les consommateurs auront perdu toute notion de composition » de leur cigarette et autre tabac à rouler.
•• À Saint-Étienne, les buralistes fulminent. « On se fout de notre gueule. C’est du sabotage de notre métier, c’est comme si l’État voulait nous tuer » lâche Jean-Luc Mitanne dans Le Progrès de ce dimanche 25 décembre. « L’État ne s’attaque pas au vrai problème. Nous, nous ne sommes que les derniers maillons de la chaîne. Je suis certain qu’on saurait parfaitement faire en sorte que, chimiquement, les cigarettes soient moins addictives, mais on ne le fait pas. Pourquoi ? Parce que l’État a beau dire au public que le tabac est mauvais pour la santé, il continuera toujours à en vendre parce que ça lui rapporte énormément d’argent ».
« J’ai l’impression qu’à bar-tabac-presse, je vais bientôt devoir ajouter pompes funèbres sur la devanture de mon commerce ! » renchérit un collègue, buraliste depuis trente-sept ans. À ses yeux, la mesure du paquet neutre est « une grosse imbécillité » et les images choc « franchement exagérées ». « La lutte contre le tabagisme devrait avant tout passer par une meilleure éducation. Nous, à notre époque, il n’y avait pas tout ça et on ne commençait pas à fumer à 12 ans comme on le voit aujourd’hui ». Et de conclure sur une inexorable baisse des ventes de cigarettes : « parce que les gens vapotent à la place ? … Et aussi parce que les fumeurs achètent ailleurs que chez nous. Là, c’est sûr, avec cette nouvelle mesure, le trafic va encore augmenter ».