Dans une édition du quotidien Kehler Zeitung, courant août, le journaliste Robert Schmidt s’est enquis des réactions, de part et d’autre de la frontière rhénane, suite à l’annonce du projet gouvernemental de paquet à 10 euros (voir Lmdt des 29 août et 7 septembre). Le titre : « Encore plus de touristes à tabac ».
•• « Was … les cigarettes françaises vont encore redevenir plus chères ? » s’exclame le patron d’une boutique de tabac de Kehl, incrédule (voir Lmdt du 18 juillet). « Kehl accueille déjà une foule de Français, et c’est bien ainsi ! ».
•• « Ici, 99 % de nos clients sont des Français » confirme – sur un ton enjoué, semble-t-il – la vendeuse d’une autre boutique, Vera Schulz. Elle s’attend, évidemment, à une affluence encore plus forte.
•• « J’en ai déjà parlé à mes clients » explique Céline Duran, employée à « Tabac Stopp » (ce n’est pas, précisément, une officine de tabacologie / ndlr). « Tout cela conforte notre emploi » reprend-t-elle avant d’entamer une danse spontanée sous les yeux du reporter. « Rien qu’ici, nous sommes 12 employés à plein temps » confirme son collègue Arnd Ross.
Dans ce quartier de Kehl, une douzaine de boutiques emploient plus de 100 personnes.
Cela dit, Arnd Ross n’imagine pas que « Macron arrive aux dix euros rapidement », cela lui paraît incroyable … avant de rappeler malicieusement « qu’entre les années 80 et mi-90, j’allais acheter mes propres cigarettes auprès des soldats français à Strasbourg ».
•• Le Kehler Zeitung donne aussi la parole à Patrice Soihier (président de la chambre syndicale du Bas-Rhin) : « depuis 15 ans, près d’un buraliste sur deux a été contraint de fermer dans le département »
•• L’article se conclut avec l’assurance – de source douanière – « qu’aucun trafic de tabac illégal significatif n’était constaté entre l’Allemagne et la région Grand-Est ». On peut dire cela, aussi …