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3 Nov 2017 | Observatoire
 

Après un certain retard à l’allumage, la très attendue Orange Bank (voir Lmdt des 30 juin et 25 avril) a atterri, ce jeudi 2 novembre, sur les smartphones. Avec une offre calibrée pour « dynamiter le système bancaire traditionnel » selon une médiatisation à la hauteur du budget publicitaire d’Orange. 

•• Orange Bank, c’est :
• un compte 100 % mobile, ouvert à tous ;
• une large possibilité d’ouverture : en ligne, sur application mobile ou dans les 144 boutiques Orange ;
• un fonctionnement en temps réels avec des découverts autorisés ;
• une gratuité à condition de s’en servir.

•• Objectif de Stéphane Richard, le patron d’Orange : séduire 400 000 utilisateurs dès la première année, et deux millions dans dix ans. Orange va pouvoir s’appuyer sur son fichier de 30 millions de clients en France, dont 22 millions dans la téléphonie mobile.

•• Première analyse critique, côté Nickel (voir Lmdt des 31 octobre et 28 septembre) :
• l’ouverture d’un compte Orange est longue (3 à 5 jours) ;
• la gratuité annoncée est en trompe-l’œil : frais pour non-utilisation (5 euros par mois); beaucoup de frais d’incidents, notamment par rapport au découvert (comme les banques traditionnelles).

•• Il s’avère qu’Orange Bank n’est pas si accueillante que cela :
• pas de compte pour mineurs ;
• frais pour les interdits bancaires ;
• solution coûteuse en cas d’utilisations ponctuelles ou intermittentes.

•• Les « innovations » avancées par Orange Bank sont déjà chez Nickel :
• temps réel ;
• virements sms ;
• paramétrage de carte.

•• Réaction inquiète des banquiers, si l’on en croit les médias  : Orange a les reins solides et sera « capable de perdre de l’argent pendant très longtemps », a confié, en off, le patron d’une grande banque française.

L’enjeu est de taille pour les banques dont le modèle classique est voué à profondément se transformer. Car, déjà titillés par l’essor fulgurant de Nickel (qui a passé la barre des 700 000 comptes, il y a un mois / voir Lmdt du 27 septembre) ou C-zam (Carrefour), les banquiers voient déjà d’autres acteurs en embuscade, comme SFR/ Altice à l’horizon 2019 (voir Lmdt du 23 juillet).

En définitive, c’est bien le « modèle Compte-Nickel » qui est validé par les grands de la téléphonie : ouverture à tous ; compte en temps réel ; gestion en ligne.

•• Anecdote : à la veille du lancement du nouvel l’iPhone et de la période de Noël, la CFE-CGC s’inquiète de « la capacité des équipes à tenir le choc » en cas d’afflux de nouveaux clients dans les boutiques Orange.

•• L’arrivée d’Orange dans la banque est plutôt vue d’un bon œil par les associations de consommateurs. « Par principe, l’arrivée d’un nouvel acteur est une bonne chose », estime François Carlier, délégué général de la CLCV. « Orange va proposer une offre qui présente un niveau de prestations proche de celui des néobanques comme la mise à jour en temps réel du compte, avec, en plus, la présence d’un réseau physique », résume Matthieu Robin, chargé de mission à l’UFC-Que choisir.

Certes. 148 boutiques Orange contre 3 000 buralistes agréés Compte Nickel (pour le moment).