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11 Déc 2020 | Observatoire
 

Les TPE déjà présentes sur internet, avant la pandémie, ont pu maintenir une activité pendant le confinement et le reconfinement. Enquête du Figaro.

« Avoir un site web nous a permis de sauver Pâques et de vendre tous nos chocolats lors du premier confinement. Notre boutique était restée ouverte mais Pornic était devenue une ville fantôme », raconte un couple d’artisan pâtissier au Pornic (Loire-Atlantique).

Au départ, le couple avait lancé son site internet de vente en drive pour régler en partie le problème du stationnement sur le port de Pornic. « Notre visibilité sur le web et le trafic quotidien sur le site font venir les gens en magasin et nous apportent de nouveaux clients. Nous restons une entreprise locale artisanale et les gens aiment le contact », explique-t-il.

•• Les commerçants prennent aujourd’hui conscience de l’importance du numérique dans leur activité. Ainsi 68 % des TPE et PME sont convaincues qu’il leur apporte un bénéfice réel, selon une étude menée par le BCG et EY de décembre 2019 à mars 2020 pour la Direction générale des Entreprises au ministère de l’Économie.

À ce jour, 37 % des petites entreprises seulement ont leur propre site internet et 9 % à peine un site marchand.

Mais le temps et les fermetures successives des commerces font leur œuvre. « Il y a eu une véritable accélération avec ce deuxième confinement. Les entreprises ont vu ce que le numérique pouvait leur apporter et essaient de sauver ce qui peut l’être », constate Maxime Garreta, coordinateur régional du numérique à la CCI Paris Île-de-France.

•• Les petites entreprises peuvent rencontrer plusieurs obstacles : manque de temps et de compétences, coût, complexité de la mise en œuvre. « Les commerçants ne savent pas quelle solution choisir face à une offre pléthorique et difficile à décrypter », concède Pierre Bonis directeur général de l’Afnic, association qui forme 15 000 à 20 000 entreprises au numérique chaque année.

•• Ainsi, les commerçants peuvent créer un simple site web vitrine ou un site d’e-commerce en propre ; ils peuvent aussi ouvrir une boutique clés en main accessible sur abonnement sur des plateformes comme Shopify Wix ou WiziShop.

Ils peuvent également recourir à des places de marché comme celle de La Poste, Ma Ville Mon Shopping, qui joue la carte de la proximité. « Il ne faut pas partir sur une solution trop compliquée pour ne pas que cela soit décevant pour le commerçant s’il n’atteint pas ses objectifs », avertit Maxime Garreta, « c’est un public qui a encore une maturité numérique assez faible pour la plupart. »

•• Le diagnostic et le coaching de la CCI Paris Île-de-France ont aidé une fromagerie à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) à structurer la numérisation de l’établissement. La patronne a dès lors appliqué les quelques bonnes pratiques apprises : être la plus interactive possible sur les réseaux sociaux, publier régulièrement, élaborer des stories, etc.

Elle utilise désormais Google My Business, un outil gratuit et utile pour être visible localement. « C’est le b. a.-ba du commerçant, lui permettant de signaler si sa boutique est ouverte et de mettre en avant un lien », signale Maxime Garreta.  Avec l’aide d’une webmaster, elle projette de lancer une page d’e-commerce pour proposer des plateaux de fromages.

« L’idée n’est pas de nous déployer au national mais bien d’être visibles, de montrer que nous sommes actifs et d’apporter des services supplémentaires à nos clients », précise-t-elle. Chiffrant l’investissement à environ 1 500 euros, elle espère bénéficier du chèque numérique de la région Île-de-France.