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18 Mar 2018 | Profession
 

Jusqu’à maintenant, à la tête de la chambre syndicale des buralistes de la Sarthe, Vincent Martin fait l’état des lieux de sa profession dans Ouest France, juste avant son assemblée générale de ce dimanche 18 mars. 

Il anticipe une mutation progressive de sa profession, nécessaire pour sa survie. Extraits significatifs de la situation dans un département a priori sans problèmes. 

Dans quelle situation se trouvent les buralistes sarthois ?

•• « Actuellement, nous sommes 280 sur le département. Nous avons perdu six buralistes en 2017. Le nombre de fermetures s’est accentué ces dernières années : 35 depuis 2012, 18 sur les trois dernières années. On estime avoir perdu en moyenne 50 à 60 clients par jour, par rapport à il y a trois ans.

« C’est la conséquence des hausses des prix du tabac (…) qui favorisent le développement des marchés mettant en péril notre activité (…) La sécurité est aussi un point compliqué depuis quelque temps. Cette année en Sarthe, 17 points de vente ont été victimes de cambriolages ou de braquages.

•• « On doit se diversifier pour satisfaire notre clientèle sur d’autres produits, notamment sur la cigarette électronique, les relais colis, ou les comptes Nickel, qui servent à l’attractivité de nos points de vente. Dans certaines zones rurales, ces commerces représentent le dernier lieu de convivialité. 

•• « Si l’on veut garder ce maillage, il faut se remettre en question, trouver de nouveaux services à rendre à la population. Peut-être que demain, avec les administrations qui ferment, nous pourrons aider les gens dans leurs démarches administratives, comme pour les demandes de carte grise ou de passeport. Ce sera peut-être le rôle des buralistes de demain. Mais tout ça est encore à négocier. Pour ce qui est de la sécurité, il faudra trouver des solutions pour encore plus sécuriser nos points de vente.

•• « Il y aura toujours du tabac en France, dans nos commerces. Mais nous ne sommes plus des débitants de tabac, nous sommes des commerçants buralistes. Avec ces autres services, on maintiendra notre clientèle dans nos points de vente. 

« Si on commence à rester dans un esprit négatif, autant mettre tout de suite la clé sous la porte. , alors à nous de nous donner les cartes pour proposer ces nouveaux services à la population. Notre métier doit être repensé ».