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14 Déc 2016 | Trafic
 

Dans le même numéro récent de La Provence livrant le témoignage hallucinant d’un revendeur de tabac à Marseille – que nous avons repris (voir Lmdt du 7 décembre) – a été publié une interview de Daniel Bruquel (chef du service Lutte et Prévention du commerce illicite chez Philip Morris France). Avec des informations non moins significatives (extraits).

• Combien de pertes de chiffres d’affaires représente chaque année la contrebande ?

Daniel Bruquel : Le commerce illicite a un impact considérable sur l’activité et les recettes de l’industrie légale. Nos produits font partie des plus touchés par les trafics, ce qui a des conséquences négatives sur nos revenus, l’image de notre groupe et la valeur de nos marques.

Par exemple, d’après nos estimations, une baisse d’un point de pourcentage du marché illicite à l’échelle internationale se traduirait par plus de 100 millions d’euros de revenus supplémentaires pour Philip Morris International. Au-delà de l’impact sur la filière tabac légale (de la production jusqu’au réseau de distribution que constitue l’ensemble des buralistes français), les conséquences économiques et sociales, mais surtout sécuritaires du commerce illicite, sont encore plus importantes.

• Que répondez-vous à ceux qui disent que, pour contourner le problème, vous organisez vous-même une partie de cette contrebande ?

D. B. : Nous voulons ici être clairs : PMI est un acteur responsable et soucieux de mener ses activités en conformité avec le cadre légal, la lutte contre le commerce illicite est l’un des piliers majeurs de notre politique d’entreprise. Les allégations selon lesquelles l’approvisionnement du marché parallèle bénéficierait à notre entreprise sont complètement infondées, PMI ne tire absolument aucun profit de la contrebande.

• Que faites-vous pour lutter contre ce fléau ?

D. B. : Grâce à la création d’un département dédié à la lutte contre le commerce illicite (plus de 150 employés à travers le monde), PMI a pris une série d’initiatives afin de contrer efficacement ce fléau.

Nous avons pris, il y a déjà plusieurs années, des dispositions visant au contrôle de la chaîne d’approvisionnement : monitoring des volumes commandés et produits, contrôle accru de nos partenaires commerciaux et mise en œuvre du suivi et de la traçabilité de nos produits. Comme l’a expliqué la Commission européenne, l’ensemble de ces actions a permis entre 2006 et 2014 de diminuer de 85 % le volume des produits de marques PMI saisis dans les États-membres. En complément de ces mesures, nous pensons que la lutte contre le commerce illicite requiert une large coopération entre les autorités publiques et la filière tabac. C’est pourquoi nous communiquons de manière proactive avec les autorités notre connaissance et notre analyse des flux de produits.

De plus, depuis plusieurs années, le groupe a systématiquement intenté des actions en justice devant les tribunaux. Enfin, au niveau international, PMI a lancé dernièrement PMI Impact, doté de 100 millions de dollars sur trois ans. Ce programme est destiné à financer des initiatives visant à renforcer notre lutte contre le commerce illicite et les crimes connexes dans le monde (voir Lmdt du 31 mai).