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21 Août 2021 | Profession
 

Les cendriers publicitaires sont classés au rayon des souvenirs. La loi Évin de 1991 – qui interdit toute publicité sur le tabac – et ses évolutions – qui prohibent toute incitation à fumer – ayant très largement réduit leur distribution par les fournisseurs.

Classiques ou étonnants, produits pour de grandes marques ou des entreprises locales, ils composent cependant l’étonnant musée – à Colombe-lès-Vesoul (Haute-Saône) – de Michel Faivre, repéré par L’Est Républicain. 

Téphraphile (collectionneur de cendriers) depuis 46 ans, celui-ci revendique 6 000 à 7 000 pièces exposées et presque autant de doubles.

•• À l’époque, il tenait un bar-restaurant à Froidevaux (Doubs). Sa première pièce fut une grosse grenouille de la Maison Lhéritier-Guyot, qui élabore des crèmes de fruits depuis 1845. Mais l’objet disparut du comptoir, vraisemblablement sous le manteau d’un client. On lui en donna une autre, qu’il mit aussitôt à l’abri des regards intéressés.

Nombreux étaient alors les commerciaux à distribuer des objets publicitaires, chacun rivalisant d’imagination entre esthétisme, originalité et fonctionnalité. Début d’une passion, devenue dévorante au fil de 25 ans dans la restauration …

•• Et Michel Faivre, 75 ans aujourd’hui, continue de traquer les cendriers : « il m’arrive de parcourir 3 à 4 brocantes le dimanche matin. J’arrive toujours à en trouver un que je n’ai pas », explique ce chineur expérimenté qui trouve sur la toile une autre source d’approvisionnement, partagée avec d’autres amateurs. Récemment, c’est près de Nevers, dans la Nièvre, qu’il a récupéré une quarantaine d’exemplaires lors d’une sortie au volant de sa 4CV.

•• À Colombe-lès-Vesoul, il a trouvé la maison idéale pour installer sa collection. Soigneusement alignées, lavées du moindre grain de poussière, les vitrines ont envahi les 140 mètres carrés d’un ancien magasin implanté derrière l’habitation.

À l’intérieur, les cendriers se montrent, comme cette série de faïence de Vallauris peinte à la main pour une marque de boisson anisée alcoolisée. Le plus ancien est un cendrier Kodak, qui daterait des années 1940. Le « Durex » l’amuse beaucoup. Celui qu’il ne se « lasse pas de montrer » représente un moteur de l’usine de construction mécanique Millot, à Gray.

Il ouvre son musée sur demande aux clubs, aux particuliers ou encore durant les Journées du patrimoine. L’opportunité de rencontrer un personnage volubile … « qui n’a jamais fumé, sauf durant quelques mois, à l’armée ».