La Mairie de Paris s’invite dans le débat de la gestion des déchets de mégots de cigarettes (voir Lmdt des 5 et 6 octobre).
Dans La Tribune.fr, Serge Orru (conseiller environnement auprès de la maire de Paris / voir Lmdt du 1er novembre 2012) fait un appel pour la mise en place d’un éco-organisme et défend les propositions de la maire Anne Hidalgo sur le sujet.
Et cela annonce que ce sujet des mégots sera peut-être aussi l’un des enjeux des élections municipales.
•• « (…) On ne peut plus accepter ce geste devenu banal qui consiste à jeter négligemment son mégot en oubliant de penser qu’un agent municipal va devoir s’acharner à le ramasser. De surcroit, la nature n’arrivera pas à le digérer. Visualisons la difficulté de ramasser les déchets de fumeurs entre les pavés de nos rues et ruelles, entre les voitures, sur les parterres fleuris, ainsi que dans les grilles des arbres ? De négligent et désinvolte, ce geste devient sadique et coûteux pour les services de nos municipalités. On ne doit rien jeter dans la rue ou dans la nature, c’est une règle qui doit s’appliquer en France et qui ne doit pas exister uniquement en Suisse, au Japon et à Singapour.
•• « (…) Haro sur les lanceurs de mégots car les mégots à ramasser représentent une dépense très élevée pour nos collectivités (…) Dès 2014, Anne Hidalgo a proposé aux ministres successifs de la Santé de faire inscrire sur les paquets de cigarettes « Merci de ne pas jeter votre paquet de cigarettes et vos mégots sur la voie publique ». Cela permettra d’accroître la pression sociale sur ce geste à bannir.
•• « Autre proposition importante faite par Anne Hidalgo, celle de créer un éco-organisme associant l’industrie du tabac et les collectivités. Un éco-organisme de ce type permettrait de trouver les solutions à ce fléau urbain. Les cigarettiers, qu’il faudra persuader avec conviction, doivent être responsables de leurs déchets : paquets de cigarettes, films plastique, films aluminium, carton, films de cellophane et tabac.
•• En plus de travailler activement à faire des emballages plus facilement recyclables (étrangement, un paquet vendu en France est fait à partir de trois matériaux différents et est donc impossible à recycler), cette institution pourrait promouvoir des campagnes nationales dans les médias et réseaux sociaux incitant à ne plus jeter ses mégots dans la rue ou dans la nature. Il pourrait également procéder à l’installation de cendriers dans des endroits opportuns en accord avec les collectivités et procéder à leur collecte.
•• Aujourd’hui, nous savons qu’il est possible de valoriser les mégots, en les transformant en mélasse, capable d’accroitre le pouvoir calorifique des fours à haute température où sont incinérés les déchets dangereux. Ainsi le mégot classifié produit toxique est valorisé. Bravo à Cy-Clope (voir Lmdt du 8 février 2017) et à Chimirec qui ont innové avec ce procédé qui fonctionne.
•• Plusieurs ministres ont été sollicités sur ces propositions utiles d’un éco-organisme du tabac. Brune Poirson, qu’il faut féliciter car très active sur ce sujet, négocie avec les cigarettiers et est favorable à une responsabilité élargie des producteurs. Espérons vivement une suite favorable à la création d’un éco-organisme du tabac. En attendant, merci de ne jamais balancer votre mégot dans l’environnement urbain ou naturel. »