Solidement encadré par des policiers à son arrivée à Orly en provenance du Maroc, un homme de 45 ans sera transféré dans les jours qui viennent à Marseille et Lyon où sera décidé de son incarcération ou de son placement sous contrôle judiciaire … en attendant les deux procès qui lui sont promis pour « contrebande et importation de tabac en bande organisée » commis en 2012 « en Italie, Allemagne, Chine et France ».
« Il a été un des plus gros trafiquants de tabac du pays. Il importait et arrosait les grossistes de Marseille », assure une source policière dans La Provence.
Cette arrestation signe, aussi, le succès de la collaboration entre les services judiciaires marocains qui ont débusqué début 2021 ce quadragénaire qui profitait paisiblement des douceurs du royaume, et leurs homologues français, qui ont patiemment attendu la réouverture de l’espace aérien post-Covid, le 7 février, pour acter son extradition.
•• Ce retour au bercail marque surtout la fin d’une longue cavale pour ce natif du Val-d’Oise, déjà connu pour des faits de contrebande en 2004, et recherché depuis 2012 dans deux affaires distinctes où, chaque fois, il est accusé d’avoir personnellement organisé des « go-fast » entre La Courneuve, Lyon et Marseille, via des fourgons de location Europcar.
Au total, près de 8 000 cartouches saisies dans des véhicules ou des box loués à Marseille. Bien plus en réalité, les voyages suspects se sont étalés sur plusieurs mois …
•• En novembre 2013, à l’issue d’une enquête en flagrance ouverte quinze mois plus tôt par la BSU (Brigade de Sureté urbaine) Nord de Marseille, un mandat d’arrêt était émis à son encontre comme « organisateur et importateur » du trafic, probablement au vert en Algérie, ont conclu les policiers.
En 2016, il était successivement condamné, en son absence, par des tribunaux de Marseille et Lyon à des peines très lourdes pour ce type de délits : 4 ans et 3 ans ferme. En bonus, des amendes douanières considérables : 3,66 millions d’euros à payer solidairement avec ses différents complices …
•• Anecdote de ce parcours rocambolesque : en 2014, soit deux ans après l’ouverture de l’enquête, le contrebandier était … candidat aux municipales à Marseille. En 22ème position de la liste Lutte ouvrière dans le 7ème secteur.
Certes, le score de 0,92 %, 361 voix, n’a pas vraiment attiré la lumière. « Je vous confirme que nous n’avons plus de contact avec ce monsieur. Il a été candidat il y a 8 ans et nous ne connaissons pas tout de la vie de nos candidats qui ne font qu’un petit bout de chemin avec nous. Et là, en l’occurrence, le bout a été très très court. Nous ne sommes donc pas liés à cette affaire », précise Isabelle Bonnet, la référente régionale LO.