Toujours dans le dernier numéro de Marianne – et en complément de l’article attaquant les fabricants (voir Lemondedutabac du 9 juin) – un encadré intéressant sur le développement menacé du marché de la cigarette électronique.
Avec deux informations susceptibles d’être relevées.
• Sur le marché français actuel des substituts nicotiniques : selon les données d’IMS Health, de fin avril 2012, le chiffre d’affaires des produits antitabac vendus en officine atteignait 108,8 millions d’euros (+ 10% en un an). Fin avril 2013, il est en recul à 107,6 millions d’euros.
Un tassement inédit après la croissance des années qui ont suivi l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif. Ce coup d’arrêt s’expliquant par le succès de la cigarette électronique dont le marché devrait dépasser, en valeur, celui des patchs et autres substituts à la fin 2013.
Or , « l’industrie pharmaceutique n’aime pas la concurrence » déclare à Marianne Jean-François Etter, professeur de Santé publique à la faculté de médecine de Genève et l’un des contributeurs du rapport Dautzenberg sur la cigarette électronique, remis à Marisol Touraine (voir Lemondedutabac du 28 et du 31 mai).
• Sur le rapport, justement : Jean-François Etter n’a pas souscrit à ses conclusions qui « reflètent les opinions des experts, pas les travaux scientifiques. » Et Marianne de rappeler que les auteurs du rapport ont, de fait, de nombreux liens d’intérêt et même, pour certains, des contrats de consultants avec les fabricants de substituts nicotiniques.
Quant à Jean François Etter, il reconnaît bien volontiers un lien d’intérêt avec un fabricant d’e-cigarettes et d’e-liquides, lui ayant payé un déplacement en Chine. Heureusement que ce n’est pas un déjeuner dans un club de parlementaires …