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11 Sep 2024 | Profession
 

Suite à la publication des chiffres du dernier rapport KPMG sur le marché parallèle du tabac (voir 9 septembre 1 et 2), nouvelle intervention médiatique de Philippe Coy, plus précisément dans « Appoline Matin » sur RMC ce 10 septembre. Extraits :

Appoline de Malerbe : « Vous êtes dépassés, en ce moment, par des ventes de cigarettes qui ne se passent plus chez vous mais à la sauvette ou dans les arrières-boutiques de certaines épiceries. Ce sont des chiffres qu’il faut prendre avec précaution – parce que ce sont des études financées par les fabricants de cigarettes – mais il y aurait prés d’une cigarette sur deux vendue en France qui serait achetée en dehors des points de vente des buralistes ? »

Philippe Coy : « C’est une réalité. Une réalité que l’on dénonce depuis des années. Je suis buraliste à la frontière espagnole et depuis 20 ans nous voyons nos clients non pas arrêter de fumer mais s’approvisionner ailleurs … 

Par rapport à l’enquête que vous citez, j’ajouterai un chiffre que personne ne peut contester : pendant la période Covid où les frontières ont été fermées, nous avons vu le marché intérieur augmenter brusquement de 30 à 35 % … Cela veut bien dire que beaucoup de fumeurs s’approvisionnent à l’étranger. Et quand vous avez des opérations des Douanes contre les trafics – comme dernièrement l’opération Colbert (voir 30 mars) – pas moins de 29 tonnes de tabac saisies en 8 jours … cela démontre bien qu’il y a contournement du marché officiel.

Appoline de Malherbe : « … Sauf que l’on peut vendre des cigarettes de manière illégale sans être franchement puni. Tout récemment, au Tribunal du Mans, un épicier jugé pour trafic de cigarettes n’a écopé que d’une amende de 600 euros … » (voir ci-dessous).

Philippe Coy : « … C’est consternant pour les 23 000 buralistes que je représente. Nous sommes tous des acteurs des territoires respectant la réglementation, investissant dans la transformation de nos commerces…et nous voyons cet épicier-trafiquant récidiviste être condamné à une amende alors qu’il y a possibilité de procéder à une fermeture administrative. C’est d’ailleurs d’autant plus choquant que la vente de cigarettes à l’unité est interdite.

On nous a demandé d’investir, de nous développer commercialement et l’on nous a dit que la peur allait changer de camp. Mais aujourd’hui, la peur est toujours dans le réseau des buralistes (…) Je rappelle que la France a remporté la médaille d’or du trafic de tabac. La lutte contre le tabagisme par les prix, cela ne marche pas. Ce serait une solution si l’Europe jouait le jeu. »