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4 Août 2020 | Trafic
 

Suite à la promulgation du texte indiquant de nouvelles limites aux possibilités d’acheter du tabac à l’étranger, qu’en disent les médias ? (voir 2 août et 31 juillet)

•• La limitation d’achat de tabac à l’étranger va-t-elle pousser les fumeurs alsaciens à se replier vers les buralistes français ? Pour beaucoup la réponse est non selon France Bleu Bas-Rhin : pas de changement d’habitude, mais encore plus d’aller-retour à la frontière allemande.

D’où le constat amer d’un buraliste strasbourgeois : « le gars il peut passer dix fois la frontière avec une cartouche. Il y a un pont, on peut y aller, on peut revenir… » avant d’ajouter que les limitations doivent être plus sévères, surtout dans une région frontalière.

Selon Patrice Soihier président des buralistes du Bas-Rhin, ces restrictions sont une victoire mais elles ne vont pas assez loin (…) : « la mesure a du sens à l’échelle nationale » poursuit-il. Les consommateurs, habitués à s’approvisionner en grande quantité à l’étranger pourront maintenant difficilement le faire : « cela va limiter les gros trafics, mais les petits trafics du quotidien seront impactés de manière plus nuancés ».

•• À Menton, à seulement quelques minutes de la frontière avec l’Italie, certains buralistes pensent que cela ne changera rien pour leur commerce. « Ce n’est pas une mauvaise décision », confie l’une d’elle à France 3 Alpes-Côte-d’Azur, « mais il faudrait que les contrôles soient bien respectésLes tabacs italiens ne se soucieront guère du nombre de cartouches qu’ils vendent aux Français ».

Une de ses consœurs est du même avis : « ça va revenir au même au final. C’est une bonne nouvelle, mais les clients finiront toujours par trouver un moyen de frauder ».

À Cap d’Ail, une buraliste depuis 14 ans, est moins pessimiste : « cette décision est plus que positive pour nous, les petits buralistes limitrophes. On a bien vu quand les frontières étaient fermées à cause du Covid-19 que les ventes se sont envolées. J’espère qu’avec ça, on va récupérer notre clientèle locale ». D’après elle, ce n’est « pas rentable » pour les fumeurs de se rendre en Italie pour seulement une cartouche.

Cependant, elle soupçonne que des cigarettes italiennes soient vendues directement (et discrètement) en France, « et ça crée un énorme manque à gagner pour nous ». Et de conclure optimiste : « c’est un premier pas en avant qui nous réjouit. »