Il y a cinq ans, le Compte Nickel faisait son apparition dans un soixantaine de bureaux de tabac (voir Lmdt du 11 février 2014). Il compte aujourd’hui 1,2 million de clients et vise les 7 000 points de vente fin 2019.
Malgré, revers du succès et fragilité de l’innovation, des bugs de fonctionnement qui se résolvent progressivement.
Arnaud Giraudon, président de FPE, retrace la saga Nickel pour Cbanque. Extraits :
•• Qui irait ouvrir un compte bancaire chez son buraliste pouvait penser certains sceptiques ?
Beaucoup de monde, peut-on répondre cinq ans plus tard. Près de 1,2 million de comptes Nickel ont ainsi été ouverts dont 85 % environ sont à jour de la cotisation annuelle de 20 euros et donc considérés comme actifs. Un indéniable succès, qui après la phase de lancement, a convaincu BNP Paribas (voir Lmdt des 4 avril 2017 et 6 novembre 2018).
•• « Ce succès tient au mix de trois éléments », estime Arnaud Giraudon, président de FPE, qui a rejoint l’entreprise en septembre 2016. « Cibler la population des mal-bancarisés ; permettre l’ouverture du compte sans découvert en 5 minutes, avec disponibilité immédiate de la carte ; distribuer le produit dans un réseau populaire ouvert tout le temps. »
« Nous aidons les gens à payer et à être payés : cette proposition de valeur est sincère et nous sommes fiers du produit », revendique Arnaud Giraudon.
•• Tous les clients Nickel, toutefois, ne sont pas interdits bancaires. Beaucoup viennent aussi parce qu’ils ont besoin d’un compte secondaire, par exemple pour leurs achats en ligne ou pour voyager.
Pour répondre à cette demande, Nickel a lancé en mai dernier Chrome, une carte premium équipée d’un package d’assurances calqué sur celui des cartes Gold ou Premier. Là encore, un succès, malgré les 30 euros par an supplémentaires : plus de 60 000 cartes vendues depuis.
•• La seule ombre au tableau, au final, est venue de la qualité de service. Une priorité, pourtant, pour Nickel : « Je suis persuadé que sur notre marché, il y aura une grosse prime à celui qui saura le mieux assurer la qualité de service et la maîtrise des risques, au-delà de l’expérience client », explique ainsi Arnaud Giraudon. Avec une offre basée sur le temps réel et l’absence de découvert, la néobanque n’a pas vraiment le choix : chaque dysfonctionnement est immédiatement visible, et subi, par l’usager.
•• À quoi va ressembler la suite pour Nickel ? En France, la néobanque veut maintenir, voire consolider, un rythme de croissance plutôt ébouriffant : autour de 30 000 comptes ouverts par mois, en moyenne, sur 2018.
L’objectif affiché est donc désormais de 2 millions de clients en 2020. Pour y parvenir, Nickel espère atteindre les 7 000 points de vente fin 2019, et les 10 000 en 2020.
Un chiffre qui lui permettrait de rivaliser, en termes de réseau, avec La Banque Postale, plus grand réseau en France.