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29 Fév 2016 | Observatoire
 

Académie médecine 2L’Académie de médecine s’était déjà opposée aux propositions de Bertrand Dautzenberg sur une « légalisation du cannabis » et son utilisation sans tabac (voir Lmdt des 30, 28 et 14 janvier). Dans une dépêche AFP de ce lundi 22 février, l’institution rappelle qu’elle a, de très longue date, dénoncé et mis en garde contre l’usage du cannabis.

Et selon l’Académie, « une proposition faite récemment dans les médias sur l’intérêt de cette pratique pour aider au sevrage tabagique vient encore une fois inciter à la banalisation de l’usage de cette drogue ».

Aux termes de la dépêche, l’Académie nationale de médecine estime devoir rappeler que :
. les Français sont les plus grands consommateurs de cannabis parmi les 28 états membres de l’Union européenne ;
. le cannabis est une drogue dont le principe toxicomanogène, le tétrahydrocannabinol (THC), perdure plusieurs jours dans le cerveau ;
. tout indique que la « rencontre » avec cette drogue intervient chez des sujets de plus en plus jeunes (dès le collège) ;
. les produits actuellement disponibles comportent un taux accru (d’un facteur 4 à 8) de leur teneur en THC comparativement au cannabis disponible il y a quelques années ;
. des dispositifs de plus en plus en usage (pipes à eau, nébuliseurs, vapoteurs) délivrent davantage de THC que le simple joint ;
. les effets enivrants du THC, utilisé isolément et plus encore en association avec l’alcool, les antihistaminiques, les benzodiazépines, et les reliquats matinaux d’hypnotiques, sont responsables d’accidents routiers, professionnels, ainsi que de comportements auto- ou hétéro agressifs ;
. les perturbations des activités éducatives, cognitives, induites par le cannabis ont un impact sur les performances intellectuelles ; le THC favorise la survenue de troubles neuro-psychiatriques qui peuvent être irréversibles.

L’éradication du tabac, qui doit constituer un objectif majeur de santé publique, ne saurait se faire au prix de la banalisation d’une drogue encore plus nocive.