Le premier congrès 100% scientifique en Europe consacré à la cigarette électronique s’est ouvert à La Rochelle pour dresser un état des lieux des connaissances sur ces produits nouveaux, en toute indépendance de l’industrie, assurent ses organisateurs, selon l’AFP (voir Lmdt du 1er décembre).
« Il y a beaucoup de réunions politiques et scientifiques sur la cigarette électronique mais on mélange un peu tout, le plaidoyer, la réglementation et la science. Ici, on a tous les grands experts européens et on discute d’abord entre nous pour nous mettre d’accord sur ce que l’on sait et ce qu’on ne sait pas, pour savoir comment faire avancer la science », résume pour l’AFP le Professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue qui a présidé la commission de normalisation AFNOR sur les cigarettes électroniques et e-liquides en 2015.
Ouvert jeudi, le congrès rassemble durant deux jours des scientifiques venus de 14 pays européens et des Etats-Unis pour présenter et échanger leurs travaux de recherche sur l’« e-cig ». Le tout « sans aucun soutien financier et de manière totalement indépendante de l’industrie du tabac ou de la pharmacie »: le budget de l’événement est « apporté par les participants » eux-mêmes, insiste Frédéric Le Gall, chargé d’organiser la réunion.
« C’est notre responsabilité d’apporter les données scientifiques indiscutables pour que les politiques puissent ensuite faire des réglementations pas trop stupides », explique le Pr Dautzenberg à l’AFP.
Premier constat : « maintenant, on sait parfaitement ce qu’il y a dans les liquides. Ils sont tous déclarés au niveau européen (…) Tous ceux qui disent qu’on ne sait pas ce qu’il y a dedans sont des menteurs », tranche le spécialiste.
Pour autant, un important travail de normalisation reste à conduire, notamment autour des études sur la cigarette électronique. « On a depuis cet été les normes AFNOR qui disent comment régler la machine pour avoir des études qui sont comparables, alors que certaines sont en dehors de la réalité », fustige le pneumologue.
Mais pour Bertrand Dautzenberg, il ne fait plus de doute que la cigarette électronique est « infiniment moins nocive » qu’une cigarette de tabac. « Dans la e-cigarette, il y a zéro particule alors qu’une cigarette, c’est un milliard de particules. Il y a zéro monoxyde de carbone alors qu’une cigarette apporte à peu près 10 milligrammes de monoxyde de carbone. Il y a zéro cancérogène dans la e-cigarette … ».
« Mais le mieux reste de ne rien inhaler du tout », tempère le médecin auprès de l’AFP.