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22 Fév 2017 | Profession
 

Le 17 février dernier, la Française des Jeux a annoncé son entrée sur le marché de l’e-sport, ce secteur en plein boom des compétitions de jeux vidéo. En partenariat avec le groupe Webedia, le premier opérateur Internet français dédié aux loisirs et aux divertissements (du groupe Fimalac).

Pour la FDJ, c’est une diversification majeure en dehors du jeu d’argent. Les paris sur l’e-sport sont interdits en France. Pour le moment.

Questions-réponses pour tenter de comprendre cette évolution stratégique tournée vers Internet.

• Comment se situe cette évolution dans la stratégie de la FDJ ?

L’opérateur part de son analyse de la mutation du secteur du jeu, en général, où un Français sur deux s’adonne à des jeux numériques ludiques, sur tous types d’écrans (de la tablette au téléphone mobile), sans enjeu pécuniaire. « Jouer » passe de plus en plus par le digital, c’est une évidence.

La FDJ intègre cette réalité dans les objectifs de « son projet de transformation FDJ 2020 » (500 millions d’investissements sur cinq ans / voir Lmdt des 11 juillet et 7 octobre 2015) : séduire 1 million de nouveaux clients, notamment parmi les nouvelles générations ; réaliser 20 % de son chiffre d’affaires en ventes numérisées. Cela grâce à un panel de nouveaux jeux divertissants et interactifs.

• Que va faire précisément la Française des Jeux dans l’e-sport ?

26 millions de Français pratiquent des jeux vidéo.

L’e-sport correspond aux compétitions, en réseau, à partir de ces jeux vidéo. Que ces derniers mettent en scène des péripéties entre personnages (Call of Duty, Just Dance, Glory4Gamers, etc.) ou reconstituent des événements sportifs (Orange e-Ligue 1). La France connaît donc déjà 4,5 millions de spectateurs d’e-sport et 850 000 joueurs. Un marché estimé à 20 millions d’euros avec une croissance annuelle de 10 %.

Or, la FDJ entend y devenir un acteur en organisant elle-même des compétitions : avec des joueurs pros, comme la « FDJ Masters League », ou des amateurs, comme la « FDJ Open Series » (plus de 40 tournois). La Française des Jeux va donc y apprendre à communiquer et à travailler avec des communautés de jeunes joueurs. Et en s’y gagnant de la visibilité, toujours utile pour l’avenir.

• Avec quel partenaire ?

Avec Webedia qui, depuis 2007, est un spécialiste du divertissement et de l’animation en ligne : soit plus de 50 sites et applications dans le monde (AlloCiné, Gamestar, Purepeople, …) et des « influenceurs » parmi les plus puissants sur les plateformes sociales (Cyprien, Norman, etc.). Au total, 100 millions de visiteurs uniques mensuels dans le monde, dont 28 millions en France.

• Mais il y aura, à terme, des paris sur l’e-sport ?

Les paris d’argent sont interdits sur l’e-sport. En France. Mais ils sont autorisés au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et au Danemark. Dans Les Échos du 17 février, Stéphane Pallez déclare : « il faut d’abord que ce marché se développe et se structure dans un cadre éthique et d’intégrité indiscutable. Quand ces conditions seront remplies, il sera alors temps d’évaluer la situation ».

• Et le réseau des détaillants, dans tout cela ?

Toujours dans Les Échos, Stéphane Pallez assure : « avec l’e-sport, nous trouvons là une nouvelle forme d’animation potentielle de notre réseau de points de vente. Il s’agit aussi, bien sûr, d’y amener un nouveau public ».