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15 Fév 2018 | Profession
 

Depuis vingt ans, Isabelle Plumet se lève aux aurores pour faire tourner son tabac-presse à Sissonne (un peu plus de 2 000 habitants dans l’Aisne).

Avec le sens du commerce inscrit dans son ADN. 

L’Union lui a consacré un article au titre de « ceux qui font vivre le quotidien régional » (dans son édition du 12 février).

•• Quand elle a repris ce commerce, il n’y avait que le tabac et les cadeaux, d’où son nom, TabaKado.

« À l’époque, j’avais dit, surtout pas de presse, c’est un véritable esclavage et puis … ». Le marchand de presse de la commune a fermé et Isabelle Plumet a fait de la place pour accueillir journaux et magazines, il y a une dizaine d’années : « la diversification est une question de survie dans les commerces comme les nôtres. »

•• Foulards, sacs, bijoux qu’elle part chercher régulièrement à Paris, côtoient les journaux, les jeux, dans un coin du magasin, les colis s’entassent, attendant leurs destinataires. « Ce n’est pas pour ce que cela nous rapporte, mais cela fait venir des clients. » Ici, il est aussi possible d’ouvrir un compte Nickel.

•• Durant toutes ces années de tabac-presse, elle a eu le loisir de voir les habitudes des consommateurs évoluer. Le tabac, d’abord, même s’il lui reste une clientèle fidèle, elle sait qu’elle doit compter avec les « seaux belges ». Ce n’est pas l’augmentation annoncée pour mars qui va la rassurer. « À chaque fois, c’est la même chose, si la France augmente ses tarifs alors que la Belgique ne bouge pas les siens, on voit une partie non négligeable de notre clientèle partir s’approvisionner ailleurs. »

•• Les changements ont aussi affecté la presse, la société évolue. « Quand j’ai repris les journaux, des titres comme le Figaro se vendaient encore, maintenant c’est plus rare. » Ici, le best-seller reste L’Union, naturellement. Les autres titres ont plus ou moins de succès.

Elle se rappelle de l’après-Charlie, avec dix clients qui faisaient la queue. Elle regarde les quelques exemplaires du Charlie de cette semaine : « je ne crois pas qu’on en vende encore beaucoup. »

Du lundi au samedi, elle ouvre son magasin, dès 7 heures 30, elle emploie trois personnes pour la seconder, « comme cela je ne ferme jamais, même si en août, je n’ouvre que le matin. » La sonnette de la porte retentit encore une fois : ce bruit, Isabelle Plumet l’entend entre 200 et 400 fois selon les jours.