L’Irlande va imposer un étiquetage sanitaire sur toutes les bouteilles d’alcool commercialisées sur son marché. Ce qui provoque une vive réaction des professionnels du secteur.
Une loi de santé publique a, en effet, été promulguée dans ce sens le 22 mai, qui donne trois ans aux opérateurs pour se mettre en conformité avec ses exigences.
•• Tous les producteurs d’alcool devront donc alerter les consommateurs du risque de cancer et de maladies du foie auquel ils s’exposent en buvant du vin, de la bière ou des spiritueux … Cette mise en garde ainsi que le nombre de calories devront désormais figurer sur l’étiquette des bouteilles commercialisées en Irlande. La mesure ne concerne pas les alcools exportés par l’Irlande.
•• L’Irlande, qui n’avait pas caché ses intentions dans ce sens, a déjà provoqué une levée de boucliers à l’international et dans le reste de l’Europe qui s’inquiète d’un effet de contagion. Selon Les Échos, c’est d’ailleurs bien ce sur quoi mise le gouvernement irlandais, qui se félicite d’être le premier pays au monde à avoir pris une telle disposition et dit espérer faire école.
Avertie de ce projet depuis le mois de juin 2022, la Commission européenne l’a validé, estimant qu’il n’y avait pas là d’obstacle à la libre circulation des biens. Une attitude jugée intolérable par la filière irlandaise des alcooliers mais aussi par les producteurs de vin comme la France, l’Italie, ou l’Espagne.
•• L’association Drinks Ireland a demandé au gouvernement de s’expliquer sur cette démarche individuelle, alors même que la Commission prépare une réglementation commune rendant obligatoire la mention des ingrédients et des calories sur les bouteilles d’alcool à compter du 8 décembre.
Une dizaine de pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont déposé plainte devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), tandis que 13 pays membres de l’UE, parmi lesquels la France, l’Italie et l’Espagne ont demandé à la Commission européenne d’engager une procédure en infraction à la réglementation européenne. La plainte à l’OMC sera examinée le 21 juin.