Un couple et leurs deux enfants étaient jugés pour trafic de cigarettes, ce jeudi 22 juin, au tribunal de Bonneville. Pour avoir vendu illégalement près de deux tonnes de tabac en deux ans … Délibéré le 13 juillet.
Les prévenus qui se sont présentés à l’audience n’avaient rien de grands délinquants. Et pourtant … à leur actif 51 149 paquets de cigarettes et 38,7 kilos de tabac en provenance d’Italie, 16 580 paquets achetés en France en duty free, 46 723 paquets de cigarettes de contrefaçon …
•• En 2019, ce couple de la vallée de l’Arve se trouvait dans une situation de grande détresse financière. Madame avait alors eu l’idée de demander à son mari, chauffeur de bus, de faire passer en douce des cigarettes italiennes, « pour mettre un peu de beurre dans les épinards ».
En fonction du nombre de passagers, le mari calculait combien de cartouches il pouvait transporter sans éveiller les soupçons des Douanes. Le trafic avait rapidement pris de l’ampleur : le couple en était arrivé à vendre une cinquantaine de cartouches par jour pour un bénéfice mensuel d’environ 15 000 euros.
Listing des ventes, état des stocks, des commandes, Madame gérait ce commerce illégal comme une véritable petite entreprise. Elle avait même demandé à son fils de faire de la publicité via le réseau social Snapchat.
•• Leur affaire familiale a prospéré pendant deux ans, avant d’être dénoncés aux Douanes. Les perquisitions à leur domicile ont permis de découvrir plus de 150 kilos de cigarettes, 9 kilos de tabac à rouler et 27 000 euros en liquide répartis dans diverses cachettes.
Devant le tribunal, le couple a reconnu savoir que ce qu’il faisait « était illégal ». Mais ils étaient loin d’imaginer les chefs de prévention retenus contre eux. En plus de l’acquisition, la détention et la vente frauduleuse de tabac, le couple comparaissait également pour blanchiment douanier après avoir réinvesti le produit de leur vente dans l’achat de nouvelles cigarettes en Italie.
Pas convaincue qu’un passage en prison « apporte quelque chose de plus dans leur situation », la Procureure a demandé des peines intégralement assorties d’un sursis simple. L’enjeu de ce procès réside dans les sommes astronomiques réclamées par les Douanes : plus d’1,2 million d’euros.