Sur le site Contrepoints (voir Lmdt du 22 août 2017), le journaliste belge Ludovic Delory esquisse un nouveau cadre juridique par rapport aux interdictions de fumer à l’extérieur qui apparaissent actuellement (voir Lmdt des 15 et 14 août 2018). Extraits :
« Comment faire cohabiter, sur un territoire donné, une minorité agressive (fumée, pollution de l’air et du sol) et une majorité obligée de subir des externalités négatives ? La courtoisie ne suffit pas toujours : certains non-fumeurs sont en droit de revendiquer de partager un air sain, même si son voisin prend la peine de lui demander avec gentillesse s’il peut s’en griller une. La présence de jeunes enfants, de nourriture peuvent aussi jouer un rôle décisif dans la relation interpersonnelle.
•• « Quid alors de la privatisation de l’espace public ? Le propriétaire du terrain n’est-il pas en droit, finalement, de disposer de celui-ci comme il l’entend et d’édicter les règles pour tout le monde ?
•• « À Disneyland Paris, le point 2.5 du règlement intérieur stipule que : Les espaces couverts et non couverts des Parcs à Thèmes sont non-fumeurs, des espaces extérieurs ont été spécialement aménagés à l’attention de nos visiteurs fumeurs. Ce règlement s’applique également aux cigarettes électroniques.
« Voilà qui est sans ambiguïté. Les contrevenants seront punis d’une amende, et chaque espace sera bien respecté. Les mégots, véritable plaie de nos villes, seront localisés et déposés dans des facilités ad hoc fournies par le propriétaire. C’est aussi le cas dans la plupart des habitations privées, où les fumeurs sont tenus de respecter les règles édictées par le propriétaire.
•• « À moins d’instaurer des camps de redressement, l’État ne pourra indéfiniment lutter contre les choix personnels. Aucun fumeur n’ignore, aujourd’hui, les risques qu’il fait peser sur sa santé. Laissons donc ses choix s’exprimer dans des espaces réservés. En Belgique, la Ville de Liège a décidé de mettre en place, à la rentrée, une « salle de shoot » pour les toxicomanes.
« La base du respect de la liberté, c’est le contrat. Or, contractualiser des relations antagonistes susceptibles de déboucher sur des conflits interpersonnels, c’est le rôle des individus. Pour les aider, seuls des droits de propriété clairement définis leur seront utiles. »