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9 Nov 2018 | Trafic
 

Décidément, le tragique événement que nous vous avons fait connaître (voir Lmdt des 8, 4 et 2 novembre) n’a pas fini de faire parler de lui.

Une information judiciaire pour « homicide involontaire » a été ouverte à la suite du décès du contrebandier de tabac algérien, retrouvé en hypothermie à la frontière entre Andorre et la France, a indiqué jeudi 8 novembre le parquet de Perpignan.

« On a ouvert une enquête pour homicide involontaire par mise en danger de la vie d’autrui, ou plus exactement pour manquement délibéré à une obligation de sécurité et de prudence », a déclaré à l’AFP le procureur Jean-Jacques Fagni.

•• Dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 octobre, un jeune homme suspecté d’être un passeur de cigarettes en contrebande avait été découvert inconscient et en hypothermie par les douaniers français sur le territoire des Pyrénées-Orientales, à moins de 3 kilomètres de la ville andorrane du Pas de la Case.

« Les douaniers français ont alors appelé les services de secours andorrans, parce qu’ils ont des moyens d’intervention rapides, dont un hélicoptère », a détaillé le procureur.

Le jeune homme avait alors été transporté en urgence à l’hôpital Meritxell d’Andorre, où les équipes soignantes n’avaient pu que constater son décès dès l’arrivée de l’hélicoptère.

•• Sans aucun papier sur lui comme la plupart des passeurs, la victime n’a pu être identifiée par sa famille que jeudi matin : il s’agit d’un jeune Algérien de 20 ans qui résidait de façon illégale dans le sud de la France. Inquiète de ne plus avoir de nouvelles, sa famille restée en Algérie avait alors contacté d’elle-même les autorités françaises, a confié la police andorrane à un correspondant de l’AFP.

« Compte tenu du fait qu’il est décédé là-bas, l’aspect identification du corps et causes de la mort est traité par la justice andorrane », a expliqué M. Fagni, soulignant avoir fait une demande d’entraide judiciaire internationale.

•• Les équipes françaises pourraient ainsi récupérer officiellement les résultats de l’autopsie déjà pratiquée en Andorre. Les autorités andorranes seraient quant à elles intéressées par le deuxième volet de l’information judiciaire qui a été ouverte en France, pour « importation en contrebande de cigarettes ».

Lorsque le jeune homme avait été trouvé inanimé, les douaniers n’avaient découvert aucune marchandise de contrebande à proximité. « Mais on sait très bien que c’est un lieu de passage de contrebandiers et la façon dont il était équipé a déterminé qu’il faisait partie d’une filière de trafic », a expliqué Jean-Jacques Fagni.

En outre, lorsque les services de gendarmerie sont intervenus, ils « semblent avoir mis en fuite une autre équipe de contrebandiers » qui a alors abandonné son chargement, à savoir une centaine de cartouches de cigarettes.