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2 Oct 2022 | Profession
 

Alors que le prix du tabac « va augmenter comme l’inflation » – comme l’a annoncé Élisabeth Borne (voir 26 septembre) – les buralistes d’Ariège craignent encore plus la concurrence frontalière.

« Vu que tout augmente, on s’y attendait un peu » concède, dans La Dépêche du Midi, un buraliste à Ax-les-Thermes, « on peut être légèrement inquiets, parce qu’on observe déjà une baisse flagrante des volumes vendus ». Par rapport à l’année dernière, le commerce axéen enregistre une diminution des ventes de plus de 10 %.

•• « Rajouter une couche supplémentaire sur le prix, ça a été très mal perçu par les frontaliers que nous sommes » assure de son côté Gérard Maury, président des buralistes de l’Ariège, qui craint particulièrement la concurrence de l’Andorre. « En augmentant le prix du tabac, on envoie les fumeurs à l’étranger. Sans oublier l’argent qui va avec ! ».

Du côté de Pamiers, ville la plus peuplée du département, certains ne voient pas la hausse des prix comme un nouveau coup de massue. Le mal serait déjà fait : « avec l’écart qu’il y a entre nous et les pays frontaliers, on est déjà dans le pétrin, donc ce n’est pas une augmentation de 30 ou 50 centimes qui va nous achever. Tous ceux qui vont à la frontière continueront d’y aller », déclare un buraliste. « Notre proximité avec l’Andorre est très pénalisante. Des gens viennent de plus en plus rarement et juste pour un ou deux paquets. En fait, aujourd’hui, on fait du dépannage » reprend le buraliste d’Ax-les-Thermes.

•• « Avec les hausses démentielles et successives du prix du tabac, on voit moins de personnes rentrer chez nous » poursuit Gérard Maury « moins de personnes, ça signifie moins de ventes périphériques en magasin. Du coup, il a fallu se diversifier ».

Afin d’essayer de compenser l’attrait des consommateurs pour les produits frontaliers, les commerçants considèrent tous ces services bien utiles. « Chez nous, il y a par exemple les cigarettes électroniques et les puffs (petites cigarettes électroniques jetables) qui marchent très bien. Au final, on s’y retrouve plus ou moins » illustre le buraliste à Ax-les-Thermes. « Même si le tabac représente 30 % de notre chiffre d’affaires, en tant que commerce de station, on propose heureusement des à-côtés comme la presse, les souvenirs ou la papeterie ».

Pour le président des buralistes de l’Ariège, ce n’est toutefois pas assez, au vu de la prépondérance des cigarettes. « Tout cela est loin de compenser la baisse des ventes du tabac. Quand le tabac a la grippe, nos commerces commencent à tousser. »