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12 Jan 2017 | Profession
 

Seita : manifestation contre la fermeture de Riom (12 janvier) 

Quelque 200 personnes ont manifesté, ce jeudi matin 12 janvier, contre la fermeture de l’usine Seita à Riom (Puy-de-Dôme), dernière fabrique de cigarettes en France continentale dont la fermeture est prévue courant 2017, selon des chiffres de la police et des syndicats (voir Lmdt du 29 novembre 2016).

•• « On veut mettre la pression sur l’État pour qu’il accepte d’imposer au groupe Imperial Tobacco la suspension du projet de fermeture », a expliqué à l’AFP Stéphane Allègre, secrétaire CGT du CE et secrétaire du comité central de la Seita. Le cortège composé de salariés, dont certains brandissaient des cigarettes géantes entre leurs mains, a traversé le centre-ville de Riom et distribué des tracts.

Depuis l’annonce de la fermeture du site de Riom en novembre, les négociations autour du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) n’ont pas encore débuté, selon une source syndicale (voir Lmdt du 19 décembre). Au total, 239 emplois sont menacés ainsi qu’une quarantaine de sous-traitants. Le groupe prévoit aussi la fermeture du centre de recherche de Fleury-les-Aubrais (Loiret).

Les représentants des salariés et un comité de soutien créé après l’annonce de la fermeture souhaitent proposer à l’État un projet alternatif autour de la « traçabilité de la filière », du plant de tabac jusqu’au fumeur et aider ainsi « à faire baisser la consommation de cigarettes en France ».

« On pourrait faire en sorte de produire des cigarettes moins nocives et diminuer ainsi la dépendance. On sait isoler la nicotine, les métaux lourds. Les recherches existent », a assuré le syndicaliste. « C’est maintenant qu’il faut le faire, tant qu’on a encore l’outil ! », a-t-il encore lancé.

•• Dans le cortège, des employés souvent « en colère » avouaient être depuis novembre plongés dans l’attente et l’incertitude. 

« On va au travail pour rien. On arrive tôt le matin à l’usine et cinq minutes après on se demande ce qu’on va bien pouvoir faire. On est livré à nous-mêmes : on refait nos CV, on joue aux cartes mais c’est mieux que d’être seuls à la maison et ne rien faire. Au moins, on voit ceux qui ne vont pas bien, qui s’enferment et plongent dans la dépression », a raconté Laurent, conducteur de machines.

« On veut qu’on crève comme des chiens mais on ne va pas lâcher. On va continuer à se battre car perdre nos emplois, c’est inimaginable », a renchéri un autre Laurent, mécanicien.

 

Fermetures Seita : « une industrie qui part en fumée » (Le Monde / 11 janvier)

Des feux de palettes qui barrent l’entrée du site Seita de Riom … à l’arrivée du paquet neutre (« ultime coup de grâce pour une industrie vieille de 350 ans »), le quotidien Le Monde en date du 11 janvier retrace les étapes de cette « lente agonie de l’industrie du tabac » en France, à sa manière.

•• « C’est une fermeture qui laissera comme un goût acre dans la gorge des accros au patrimoine … Le site du Puy-de-Dôme, qui « crache » neuf milliards de cigarettes par an, est le dernier, tous fabricants confondus, encore en activité en France continentale. Terminée, donc, la grande aventure industrielle lancée à Morlaix (Finistère) en 1674 avec l’établissement, par Colbert, du monopole sur le tabac. Définitivement éteintes, les grandes manufactures de tabac construites par le Second Empire. Oublié, le Service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes créé en 1926 sous Raymond Poincaré. Finie, la Gauloise made in France ».

•• À l’entrée de l’usine de Riom (le 5 janvier dernier), autour des feux de palettes donc, un petit groupe est représentatif de ces salariés de Seita qui ont fait le tour de France au gré des fermetures d’usines. Comme Stéphane Allègre (secrétaire CGT du Comité d’entreprise) : « j’ai commencé à Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, où on fabriquait des brunes. Quand ça a fermé, en 2008, j’ai eu le choix entre -Nantes et Riom. Ici aussi, on se disait bien qu’un jour ou l’autre ça finirait par arriver, mais pas aussi rapidement ».

•• Sollicitée par Le Monde, Dior De Cupper, la directrice générale de Seita, a renvoyé au communiqué de presse (voir Lmdt du 29 novembre 2016), ce dernier précisant qu’Imperial Tobacco a produit en 2016 « 64 milliards d’équivalents de cigarettes de moins qu’en 2012, soit une baisse de 19 % de sa production » et que les usines du groupe sur le Vieux Continent ne sont « exploitées qu’à 50 % de leur potentiel depuis 2013 ». Une explication que le quotidien retourne à sa manière : « tout cela est vrai, mais ce constat ne présente que la moitié vide du paquet. Parce que l’on peut aussi le voir à moitié plein : Imperial Tobacco gagne de l’argent (voir Lmdt des 14 novembre et 11 février 2016) … Les documents financiers du groupe annoncent d’ailleurs clairement l’objectif : dégager du cash pour distribuer un maximum de dividendes. Dans cette optique, la maîtrise des coûts est une priorité ».

•• En moins de dix ans, Imperial Tobacco aura liquidé les quatre manufactures héritées de la Seita. Les manufactures de Metz et de Strasbourg ont fermé leurs portes en 2010, celle de Nantes-Carquefou en 2014. Avec la disparition annoncée de celle de Riom, c’est l’outil industriel d’une entreprise qui a compté une vingtaine de sites qui finit de disparaître.

« L’année 1976 a été une année charnière, explique au Monde l’historien Éric Godeau, auteur du livre Le Tabac en France de 1940 à nos jours (Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2008). Il y a eu un double séisme. La Seita a perdu son monopole et il y a eu la loi Veil, qui consacrait l’inversion des normes. Le tabac, jusque-là valorisé, était dorénavant perçu comme dangereux pour la santé ». La fin du monopole avait été précédée dans les années 1960 par le démantèlement des droits de douane qui protégeaient la Seita, construction européenne oblige.

•• Les impératifs de santé publique, couplés à l’ouverture internationale, tirent un trait sur une activité qui a profondément marqué la géographie et l’histoire du pays : « les manufactures imprégnaient vraiment les villes où elles étaient implantées », note Éric Godeau, « c’est une industrie qui avait une double spécificité. C’était d’abord une main-d’œuvre très féminine, comme on n’en trouve dans aucune autre industrie – jusqu’à 80 % des effectifs. Il y avait aussi une très forte syndicalisation des ouvrières. Ces deux facteurs réunis, c’est inédit en France ».

•• Toute une histoire dont il ne restera plus rien ? La CGT refuse de rendre les armes et a élaboré une proposition alternative : « l’État a une responsabilité en matière de santé publique. Nous proposons que le site de Fleury-les-Aubrais devienne un laboratoire indépendant pour le contrôle des produits du tabac. Nous demandons par ailleurs que l’État, comme il en a la possibilité, impose que les cigarettes vendues en France soient fabriquées en France pour que la qualité et les normes puissent être contrôlées ».

Mais, le secrétaire d’État chargé de l’industrie, Christophe Sirugue, n’a laissé aucun espoir, sauf à « rester vigilants » sur les conditions du plan social (voir Lmdt du 30 novembre 2016).

 

Fermetures Seita : « La Montagne » revient sur la réunion publique de Riom (26 décembre)

C’est dans son édition du 23 décembre que le quotidien régional La Montagne relate la réunion des syndicats qui s’est tenue le mercredi 21 décembre, à l’initiative des syndicats de Riom (voir ci-dessous).

Ceci, dans le contexte suscité par l’annonce de la fermeture des sites Seita de Riom et de Fleury-les-Aubrais (voir Lmdt des 29 novembre ainsi que des 8 et 19 décembre).

•• « On a pris un coup de massue le 29 novembre avec l’annonce de la fermeture de l’usine Seita de Riom et du centre d’analyse des Aubrais. La contrepartie c’est la création de 100 emplois en Pologne et en Allemagne ! Et la disparition de 1 000 emplois directs et indirects chez nous. Aujourd’hui, on va lancer un comité de soutien pour se battre et fédérer les énergies ! ».

Devant une salle comble, les représentants syndicaux ont très vite annoncé la tonalité, confirme le quotidien dans son article.

•• Et l’ambiance d’union sacrée a frappé les esprits. Élus de tous bords, intersyndicales, salariés ont serré les rangs dans une atmosphère solidaire. La lutte pour le maintien de la Seita est devenue le symbole du combat pour l’emploi dans le bassin industriel du Puy-de-Dôme, poursuit-il ensuite.

•• Et malgré les discours des élus venus en nombre apporter leur soutien, la fracture entre les ouvriers et l’État s’est révélée béante, assure la journaliste. « Attention, nous on a déjà vécu cela ! Lorsque notre usine a fermé à Carquefou, on a entendu les mêmes discours. Et ça n’a rien changé. Tout ce que l’on voit nous, c’est que dans deux mois le plan il commencera ! Et quand l’usine sera fermée ce sera trop tard pour agir ! » a averti un salarié.

 

Riom et Fleury-les-Aubrais : le processus de recherche de repreneurs est lancé par Seita (19 décembre)

Dès l’annonce de la fermeture de son usine de Riom et de son centre de recherche de Fleury-les-Aubrais (voir Lmdt du 29 novembre), Seita avait annoncé s’engager « dans une phase de recherche intensive de repreneurs pour ces sites (…) en privilégiant les offres de reconversion, seules solutions susceptibles de garantir la viabilité et la pérennité des emplois ».

• Ce jeudi 15 décembre, un Comité central d’Entreprise (CCE) s’est réuni. L’entreprise y a présenté la méthodologie adoptée pour la circonstance par le cabinet spécialisé qui l’accompagne dans cette démarche de recherche de repreneurs.

Une présentation similaire s’est déroulée à Riom, au Comité d’Établissement (CE), vendredi dernier. Et ce lundi, c’est au tour de Fleury-les-Aubrais.

• Au niveau de chaque site, des comités de suivi se réuniront régulièrement. Ils sont composés de représentants :
. des pouvoirs publics et locaux : maire de la commune; député et sénateur de la circonscription ; Commissariat au Redressement productif ; Direction régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE); Préfecture ; Conseils régional et départemental ;
. du cabinet mandaté par Seita ;
. du personnel. Soit des représentants désignés par les syndicats représentatifs de chaque site ;
. et de la direction de Seita.

• À Riom, le comité de suivi s’est déjà réuni ce vendredi 16 décembre, dans l’après midi. À Fleury-les-Aubrais, ce sera début janvier.

À l’ordre du jour : le calendrier à venir ainsi que les outils et la méthodologie mis en place par le cabinet mandaté pour la recherche d’une solution de reconversion.

/ Rappelons ce que la direction de Seita a expliqué dès le 29 novembre : « afin de prendre le temps nécessaire au bon déroulement de ces recherches, la procédure de consultation des instances représentatives du personnel sur le projet de cessation des sites ne sera engagée qu’à compter du mois de mars 2017.

« La recherche de repreneurs sera poursuivie pendant l’ensemble de cette procédure, soit, au total, une durée pratiquement deux fois supérieure à celle prévue par la loi Florange ».

 

Fermetures Seita : réunion publique des syndicats à Riom (15 décembre)

La CGT Seita et l’UNSA « Industrie & Construction » organisent à Riom, le mercredi 21 décembre, une réunion d’information et d’échange à l’attention des médias, des élus politiques, de la population et des commerçants.
Objectif : défendre « l’économie » locale suite à l’annonce des fermetures de sites Seita de Riom et Fleury-les-Aubrais.

Nous reproduisons intégralement le tract diffusé à cette occasion :

« Le groupe Imperial Brands vient d’annoncer la fermeture de l’usine de la Seita de Riom, celle du centre de contrôles et de mesures des Aubrais et des licenciements à la Direction Générale. Dans un premier temps, ce projet met en danger des centaines d’emplois sur Riom (239 en interne, sans compter les prestataires, fournisseurs, commerces …). Sur le long terme, ce sont autant d’emplois disparus pour les générations futures et l’économie locale en sera fortement impactée.

Tous les intérêts sont liés : lorsque les créations de richesses baissent sur un territoire, aucune activité commerciale ou sociale n’en sort indemne !

La filière du Tabac (agriculture, production, recherche, distribution et ventes) serait brisée. Le groupe veut délocaliser la production et les marques en Pologne et en Allemagne. Au lieu de produire au plus près (COP21), les productions se feront donc en Europe de l’Est, puis reviendront en France pour la vente. La consommation se poursuivra sans contrôle et le pays perdra ses emplois ! Le pillage des atouts français se poursuit avec les privatisations et le désengagement de l’État.

•• Les fonds de pensions des grands groupes appellent, sans fin, des augmentations de profits faramineux, incompatibles avec une politique de santé publique : plus les prix du tabac augmentent, plus les réseaux parallèles et la contrebande s’accroissent. Près d’un tiers des produits consommés échappe à la fiscalité et à tout contrôle financier et sanitaire (4 à 5 milliards d’euros).

•• Les enjeux de santé publique liés à la consommation de produits du tabac ne peuvent être confiés aux multinationales du tabac. Le tabac n’est pas un bien de consommation comme les autres. Ce secteur d’activité doit être placé sous le triple contrôle des ministères de la santé, du budget et de l’agriculture.

Il faut donc reconstituer une filière du tabac sous la maitrise de l’État, comme c’est encore le cas pour la vente au détail (buraliste). L’État français doit prendre ses responsabilités en plaçant directement la Seita et Logista (distribution en gros) sous sa responsabilité. Pour cela il doit décider de maintenir en activité sa dernière usine de cigarettes, ainsi que le laboratoire d’analyse de la production.

•• L’usine de Riom est en capacité de fabriquer la totalité des marques Seita qui sont vendues sur le territoire français. Le laboratoire d’analyse des productions doit contrôler et analyser toutes les productions vendues sur le territoire français pour maîtriser une bonne politique de santé publique.

Ce projet doit être pris en considération pour :

. démontrer une réelle volonté de la part de l’État français à l’égard de la relation entre le tabac et la santé.
. préserver des centaines d’emplois sur nos territoires.
. empêcher leur appauvrissement économique et social ».

Le contrôle et la maitrise de la production de tabac nécessitent des solutions spécifiques dans le cadre d’une politique de santé publique ! »

La réunion se tient dans la salle Dumoulin, Mail Dumoulin à Riom.

 

Imperial Brands / Seita : un plan d’ensemble de compression d’effectifs (13 décembre)

Imperial Brands Siège

L’annonce par Seita des fermetures des sites de Riom ainsi que de Fleury-les-Aubrais et de la recherche de repreneurs s’est accompagnée de plusieurs contacts entre le groupe et le Gouvernement (jusqu’à Matignon).

Pour expliquer, notamment, que la décision ne correspondait pas à des considérations franco-françaises mais répondait plutôt à un vaste plan d’ensemble d’adaptation des effectifs, à l’échelle du continent, pour le groupe Imperial Brands (ex-Imperial Tobacco).

•• En France, ce serait 339 postes de travail qui sont concernés avec Riom, Fleury-les-Aubrais et aussi des suppressions au siège. Après la fermeture de l’usine de Nantes avec 366 pertes nettes d’emplois (voir Lmdt des 14 avril et 23 octobre 2014).

•• Au Royaume-Uni, on vient d’annoncer la suppression d’une centaine d’emplois au siège de Bristol. Après la fermeture définitive, en mai de cette année, de l’usine « historique » de Nottingham (voir Lmdt du 15 avril 2014) : plus de 500 postes de travail.

•• En Espagne, la fermeture de l’usine Altadis de Logroño a été notifiée en début d’année (voir Lmdt du 19 janvier 2016) : 471 emplois concernés.

•• En Russie, le mois prochain, le groupe met fin aux activités de l’une de ses deux usines. À Yaroslav, à 250 kilomètres de Moscou. Avec la suppression de 284 postes.

 

Fermetures Seita : les buralistes pris à témoin (13 décembre)

Dans un communiqué, la CGT-Seita réagit vivement à un message qu’a fait parvenir le directeur des ventes de Seita aux buralistes, à propos de l’annonce des fermetures des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais. 

Nous reproduisons ce communiqué qui présente, à sa conclusion, le message initial de Seita :

« Honteux !!

Le Groupe vient de communiqué un message aux buralistes via son site informatique pour les rassurer de l’absence d’impact du contexte interne sur leur activité et surtout leur expliquer qu’ils bénéficieront des économies générer par les fermetures envisagées.

Le réseau constate de lui-même le désengagement progressif de la Seita filiale d’Imperial Brand (absence au Losange Expo, réseau moins couvert, produits non livrés en raison de l’incapacité du Groupe de produire, etc.).

Le Groupe fait porter sur le dos de centaines de familles sa recherche continue d’accroissement de profits pourtant déjà conséquents.

Ce sont les salariés de la Seita qui compenseront les couts de la taxe fournisseur afin de ne pas altérer les remontées de dividendes aux actionnaires.

En quoi la suppression d’emplois est une opportunité pour le commerce de proximité ?

La Cgt Seita dénonce cette posture mensongère et inconsciente des dirigeants du Groupe qui ne se suffisent pas de la violence de l’annonce d’hier pour exprimer leur mépris envers les salariés.

La Cgt avait déjà dénoncé, dans un communiqué, la position ambiguë d’Imperial Brand vis-à-vis du paquet neutre et les risques à venir (voir Lmdt du 17 décembre 2015).

Le seul lien du réseau avec le fabricant demeure son représentant sur le terrain qui chaque jour fait au mieux pour l’accompagner dans son activité ».

Message transmis par Impérial Brand au réseau le 29 novembre 2016

« Cher partenaire,

Seita et son Groupe, Imperial Brands, confrontés au déclin des ventes de tabac en Europe, sont aujourd’hui contraints d’adapter leur outil industriel pour sauvegarder leur compétitivité et investir toujours davantage dans leur relation avec le réseau des buralistes.
Pour ce faire, nous venons d’annoncer que nous projetions de nous désengager de notre usine de Riom et de notre centre de recherche et développement de Fleury-les-Aubrais au second semestre 2017, ce qui n’impacterait pas nos fonctions commerciales sur le terrain.
Ce projet de réorganisation de nos activités françaises est aujourd’hui indispensable, car lui seul nous permettrait de dégager les moyens nécessaires pour investir encore plus sur le marché Français dans les années à venir et ainsi, vous accompagner au quotidien dans les meilleures conditions.
Nous mettrons tout en œuvre pour que ce projet interne à Seita ne vous impacte pas : vous continuerez de recevoir nos marques phares News, Gauloises et JPS, tout comme l’ensemble de nos références lors de vos livraisons Logista et votre commercial restera à vos côtés pour vous guider lors de cette année de mise en œuvre du paquet neutre, tout en vous accompagnant vers la modernisation de votre réseau.
Au nom de toute l’équipe de Direction de Seita, je vous remercie pour votre fidélité
 ».

 

Fermetures Seita : « il faut des solutions humainement et économiquement acceptables », André Chassaigne (10 décembre)

Plus d’une semaine après l’annonce par Seita de la fermeture des sites de Riom et Fleury-les-Aubrais, le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne demande, dans une question écrite déposée ce mardi 6 décembre, au ministre de l’Industrie Christophe Sirugue « d’assumer les conséquences » de certains choix du Gouvernement et d’intervenir auprès de la direction du fabricant. Il y rappelle sa position contre le paquet neutre. Extraits …

• « Sur fond de transfert massif des emplois à l’étranger, le groupe a dégagé en 2015 2,3 milliards d’euros de bénéfices et les dividendes versés aux actionnaires sont, en 2016, supérieurs de 10 % à 2015. De plus, la direction du groupe avait manifestement anticipé cette fermeture en demandant aux salariés de l’usine de produire davantage, pour atteindre une année de stock d’avance. Il s’agit indéniablement de licenciements boursiers.

« Ils entraînent une double catastrophe : humaine et sociale pour les employés et leurs familles ; économique pour le bassin d’emploi de Riom. Pourtant, certains employés avaient fait de gros efforts en acceptant de venir travailler en Auvergne, suite aux fermetures, déjà traumatisantes, d’autres usines du groupe, à Nantes et Metz.

« En juin 2015, le député avait relayé les inquiétudes du personnel sur la généralisation du paquet neutre en alertant par courrier la ministre sur le risque que cette uniformisation des paquets ait « des conséquences industrielles et commerciales importantes pour certains modèles de cigarettes, notamment des productions françaises qui présentent des dimensions spécifiques non compatibles avec une standardisation du conditionnement ». Il avait demandé que les décrets d’application de la loi dite de modernisation de notre système de santé n’aillent pas « déstabiliser brutalement la fabrication et la distribution » et « ne menace pas directement l’emploi du dernier site de production de cigarettes françaises, la manufacture des tabacs de Riom, qui a développé une gamme originale pour maintenir ses parts de marché ».

• « Par sa politique de santé, on peut donc considérer que l’État a également une part de responsabilité dans cette annonce. Il doit aujourd’hui assumer les conséquences de ses choix en proposant des solutions humainement et économiquement acceptables. Il lui demande d’intervenir auprès de la direction du groupe pour surseoir à la liquidation de ces outils industriel et de recherche et pour que soient réunies les conditions favorables à leur reprise, en dégageant les moyens financiers nécessaires ».

 

Fermetures Seita : rejet d’un amendement socialiste (8 décembre)

L’Assemblée nationale a rejeté, dans la nuit du mercredi au jeudi 8 décembre, un amendement socialiste visant au remboursement des aides publiques au titre du CICE « détournées » via l’augmentation des dividendes ou de la rémunération des actionnaires, la fermeture d’entreprises ou sites rentables, d’après l’AFP.

« J’ai voté le CICE pour améliorer la compétitivité des entreprises, j’ai voté le CICE pour restaurer les marges de nos entreprises, j’ai voté le CICE pour permettre aux entreprises d’investir, d’embaucher, je n’ai pas voté le CICE pour augmenter les dividendes versés », a lancé la socialiste Christine Pirès Beaune.

Cette députée du Puy-de-Dôme a évoqué un ouvrier de Seita France venu la semaine dernière dans sa permanence raconter son parcours : « cinq ans à Lille, dix ans à Nantes, un an à Riom, le groupe Imperial Tobacco l’a promené au gré des fermetures et restructurations ».

« Il est intolérable qu’une société telle qu’Imperial Tobacco perçoive du CICE alors même que le groupe quitte le territoire français en supprimant 239 emplois à Riom et 87 emplois à Fleury-lès-Aubray, après avoir déjà supprimé 327 emplois à Carquefou. Ce groupe, propriétaire à 100% de sa filiale Seita France, génère pourtant d’importants bénéfices et les dividendes versés à ses actionnaires sont en 2016 supérieurs de 10% à ceux de 2015 », selon les quelque 40 signataires de l’amendement.

Et de rappeler que le groupe, à travers sa filiale, a perçu plus de 880 000 euros de crédit d’impôt en 2014, 600 000 euros en 2015, et devrait bénéficier de 500 000 euros pour 2016.

Sous réserve d’une limitation aux rémunérations versées à partir de 2016 pour éviter une « fragilité constitutionnelle », la rapporteure générale du Budget, Valérie Rabault (PS), s’en est remise à la sagesse des députés.

Défavorable, le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, a dit craindre qu’« une sélectivité » sur le Crédit d’impôt compétitivité emploi « n’oblige à notifier le CICE à la Commission (européenne) et ne fragilise le dispositif parce qu’il pourrait y avoir une considération d’aide sélective ». Il a aussi désapprouvé le sous-amendement de Mme Rabault pour sa « rétroactivité un peu étonnante ».

S’il a concédé l’existence d’« un certain nombre d’entreprises qui ferment et d’abus », Dominique Lefebvre (PS) a mis en garde contre « une remise en cause complète, politique, de la position du groupe depuis 2012 » et « des effets très négatifs sur l’anticipation des entreprises par rapport à ces baisses de coût du travail qui pourraient être remises en cause ».

Après le rejet de l’amendement, Mme Pirès Beaune a tweeté : « Tristesse et rage ! Le combat continue ».

Au lendemain de l’annonce par Seita de la fermeture, le secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue a assuré le 30 novembre que le gouvernement était « très mobilisé » pour suivre cette décision « extrêmement difficile ».

 

Seita : inquiétude, aussi, sur le site de Sandouville (6 décembre)

On n’avait pas encore parlé d’eux. Les 89 salariés de l’usine de traitement de tabacs de Seita à Sandouville, sur la zone industrialo-portuaire du Havre, s’inquiètent. Après l’annonce d’un vaste plan de restructuration prévoyant la fermeture en 2017 des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais, ainsi que la réduction de ses effectifs du siège à Paris.

Au Havre, huit postes seront supprimés mais sans conséquence immédiate : comme cinq autres, ils n’étaient pas pourvus depuis quatre ans.

 Néanmoins, pour Cédric Duval, délégué CGT, syndicat majoritaire à Sandouville, « ce n’est pas justifié pour une entreprise qui fait du profit ». « Cette boîte à casse ferme un site tous les deux ans avec un principe : tout pour le profit », dénonce-t-il dans la presse régionale.

 Le site de Sandouville assure une fonction stratégique, le traitement des tabacs sur ses lignes : humidification, battage, hachage, mélange, séchage. Il dispose aussi d’une plateforme logistique d’import/export et d’une unité d’expansion du tabac. Avec une capacité de stockage de 60 000 tonnes, l’usine traite près de 36 000 tonnes de feuilles de tabac qui donnent 15 000 tonnes de produits finis.

 Arrivant par le port du Havre, les feuilles – de Chine, Liban, France, Espagne, Tanzanie, Brésil – sont ensuite expédiées vers les européennes du groupe Imperial Tobacco (9 usines si l’on compte Riom) et vers l’Afrique.

 Sandouville restera, en 2017, l’un des deux sites du groupe en France. Avec la petite usine de fabrication de Furiani près de Bastia, en Corse : la Macotab qui compte une trentaine de salariés.

 

Seita : désarroi social (4 décembre)

Parmi les très nombreuses réactions que nous avons reçues suite à l’annonce de la fermeture des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais de Seita, nous reproduisons celle-ci, témoignage d’un véritable désarroi parmi les personnels concernés, reconnus dans le secteur pour leur professionnalisme :

« L’État, s’est bien gavé pendant de nombreuses années sur le dos de la Seita.

« Maintenant que le tabac a mauvaise pub, il faut s’en débarrasser. Je propose que tous les salariés licenciés (comme moi) envoient un CV à Marisol Touraine pour qu’elle leur trouve un emploi.

« Je pense qu’elle ne peut pas rester derrière son bureau sans rien faire. C’est de sa faute si nous sommes prochainement au chômage. Il faut agir et vite ».

 

Seita : le gouvernement « très mobilisé » sur la fermeture des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais (30 novembre)

Christophe SirugueAu lendemain de l’annonce par Seita de la fermeture du site de Riom et du centre de recherche de Fleury-les-Aubrais (voir Lmdt du 29 novembre), le secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue a assuré, ce mercredi 30 novembre, à l’Assemblée nationale que le gouvernement était « très mobilisé » pour suivre cette décision « extrêmement difficile et extrêmement dure ».

« Nous sommes confrontés à des groupes qui ont des stratégies qui sont internationales, des stratégies que nous contestons lorsque nous n’avons pas d’explications véritables sur les motivations en dehors des profits que vous mentionnez, et sachez que nous serons extrêmement vigilants », a poursuivi le secrétaire d’État, répondant à la députée Christine Pires-Beaune (PS). « Au moment où je m’exprime, le groupe est reçu à mon cabinet de manière à ce que nous puissions obtenir à la fois des informations et des explications sur les décisions annoncées et les éléments qui l’amènent à considérer qu’il doit supprimer toute implantation sur le territoire national », a indiqué Christophe Sirugue.

« Fort de ces explications, nous aurons bien sûr des exigences, en termes de dialogue avec les organisations syndicales et les pouvoirs publics, de dialogue sur les conséquences et la part qu’ils prennent dans les conséquences qu’il pourrait y avoir si cette décision était inéluctable », a-t-il ajouté.

 

Fermeture du site Seita de Fleury-les-Aubrais : « c’est une super-entreprise », une salariée (30 novembre) 

Au centre de recherche de Fleury-les-Aubrais, c’est aussi la consternation suite à l’annonce par Seita de sa fermeture – avec celle du site de Riom – en octobre 2017 (voir Lmdt du 29 novembre). Réaction d’une salariée au micro de France Bleu Orléans, ce mercredi 30 novembre.

« On le pressentait avec la loi anti-tabac de Marisol Touraine. On s’y attendait, mais pas si tôt, pas comme ça. C’est une super entreprise avec une direction humaine. On avait tout pour être heureux. Notre rêve est brisé.

« J’en veux aux politiques, j’en veux aux financiers, aux actionnaires et à la mondialisation. En particulier aux politiques qui ne sont pas capables de défendre des entreprises françaises. La Seita est tout de même une institution française. Mais quand on a une Marisol Touraine qui veut vous interdire de fumer une cigarette, mais ouvrir une salle de shoot un peu partout … Il faut aussi être cohérent ».

 

Fermeture de l’usine Seita de Riom : « on a bossé, bossé, bossé … » (30 novembre)

Seita_RiomNouvelle réaction virulente de Ludovic Gotiaux (délégué syndical CGT) à l’annonce subite de la fermeture de l’usine Seita de Riom (voir Lmdt du 29 novembre) sur France Inter, ce matin. En substance :

«  … Les gens n’arrivent pas à le croire. 250 emplois et beaucoup d’intérimaires ou de sous-traitants. Cela va faire du mal à la ville de Riom.

« Peut-être que l’on va bloquer le centre de dépannage pour qu’il n’y ait plus de tabac dans les commerces. Peut-être que l’on ne s’attaque pas aux bonnes personnes mais c’est la seule solution dont nous disposons. Ou alors, on peut bloquer les camions ».

« Nos stocks sont pleins. Avec la loi Touraine et le paquet neutre, on a bossé, bossé, bossé pour se faire du stock, pour qu’il y en ait plein dans les magasins … ».

 

Fermeture de l’usine Seita de Riom : premières réactions de salariés (29 novembre)

L’AFP est revenu ce mardi 29 novembre, dans une dépêche, sur l’annonce par Seita de la fermeture de l’usine de Riom et du centre de recherche de Fleury-les-Aubrais (voir Lmdt de ce jour). Extraits :

« On s’y attendait mais pas de manière aussi brutale. Je travaillais à Riom depuis le mois de juillet après avoir connu une mutation brutale après la fermeture de Nantes (voir Lmdt des 15 et 23 octobre 2014). À 50 ans j’avais pas le choix. Là, c’est un nouveau coup de massue. Ma famille est sous le choc, mes enfants très inquiets », a réagi Michel Nicole, salarié du site de Riom.

Le cabinet du secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue a assuré à l’AFP « suivre le dossier ».

La consultation des syndicats sur la cessation des sites commencera en mars 2017 et la recherche de repreneurs se prolongera pendant toute la procédure.

« Il est beau le cadeau de Noël ! Et après qu’est-ce qu’on va faire ? L’emploi en France il se fait rare. Puis, un repreneur, on n’y croit pas vraiment », a réagi Pascal Etchegut, autre salarié de Riom.

 

Fermeture de Riom et de Fleury-les-Aubrais : première réaction syndicale (29 novembre)

Seita a annoncé, ce mardi 29 novembre, la fermeture de son site de production de Riom (Puy-de-Dôme), dernière usine de cigarettes en France continentale, et du centre de recherche de Fleury-les-Aubrais (Loiret), pour lesquels elle cherche des repreneurs (voir ci-dessous).

« Ça fait deux jours qu’on s’en doutait mais ils viennent de nous l’annoncer. Les gens sont un peu abasourdis. Il y a des réunions prévues dans la journée avec les cadres et les chefs d’atelier », a témoigné à l’AFP Ludovic Gotiaux, délégué syndical et délégué du personnel CGT.

 

Fermeture de Riom et de Fleury-les-Aubrais : le communiqué de Seita (29 novembre)

Logo SeitaSeita vient de diffuser le communiqué suivant que nous reproduisons intégralement :

« Confronté à la chute continue de ses ventes dans ses principaux marchés et à la forte baisse de production qui en résulte, Imperial Tobacco est contraint d’adapter son outil industriel pour sauvegarder sa compétitivité.

En conséquence, sa filiale française Seita a annoncé à son Comité Central d’Entreprise réuni ce jour qu’elle envisage de se désengager des sites de Riom (63) et de Fleury-les-Aubrais (45) en cessant les activités de production et d’analyse qui y sont effectuées.

Soucieuse de sa responsabilité sociale, l’entreprise s’engage dans une phase de recherche intensive de repreneurs pour ces sites en privilégiant des solutions de reconversion susceptibles d’assurer la viabilité des sites et d’offrir des perspectives d’emploi.

• Une adaptation nécessaire pour sauvegarder la compétitivité de l’activité tabac du Groupe

L’industrie du tabac subit de plein fouet les conséquences des législations européennes anti-tabac qui ne cessent de se durcir. Le déclin de la consommation de tabac est durable et structurel en Europe : entre 2002 et 2015, le nombre de fumeurs a diminué de 37 %. En France, sur la même période, les achats de tabac ont chuté de 44 %.

Imperial Tobacco, historiquement implanté en Europe, connaît en conséquence une forte diminution de ses volumes produits : en 2016, il a produit 64 milliards d’équivalents cigarettes en moins qu’en 2012, soit une baisse de 19 % de sa production. 

Cette baisse structurelle des volumes crée des surcapacités de production massives, les usines européennes du Groupe n’étant exploitées qu’à 50 % de leur potentiel depuis 2013.

Imperial Tobacco souffre, par ailleurs, d’un déficit de compétitivité vis-à-vis de ses concurrents, implantés majoritairement dans les pays de l’Est où les coûts de production sont nettement inférieurs. Seita est aujourd’hui le seul fabricant de tabac possédant encore un outil industriel en France.

Enfin, la part de marché d’Imperial Tobacco au niveau mondial est en baisse continue. En France, le chiffre d’affaires de Seita a diminué de 24 % entre 2013 et 2016 (soit une perte de 227 millions d’euros), et l’entreprise a perdu 7 points de parts de marché entre 2009 et 2016.

Face à cette situation, Imperial Tobacco n’a d’autre choix que de réorganiser ses activités, ce qui l’a déjà conduit récemment à la fermeture de sites en Espagne et en Grande-Bretagne.

L’enjeu est d’adapter l’outil industriel à la chute des volumes et de centraliser la production en vue de restaurer la compétitivité de l’activité tabac du Groupe et d’enrayer la dégradation des indicateurs économiques. Ces efforts permettront également de retrouver des capacités d’investissement afin d’améliorer l’attractivité commerciale, notamment en France.

En conséquence, Seita a annoncé à son Comité Central d’entreprise réuni ce jour qu’elle envisage de se désengager des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais en cessant les activités de fabrication et d’analyse au second semestre 2017.

• Une phase intensive de recherches de repreneurs s’ouvre pour les sites concernés

Consciente de ses responsabilités sur le plan humain et social, Seita s’engage dès à présent dans un processus de recherche de repreneurs pour les sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais. Cette recherche sera menée en privilégiant les offres de reconversion, seules solutions susceptibles de garantir la viabilité et la pérennité des emplois.

Afin de prendre le temps nécessaire au bon déroulement de ces recherches, la procédure officielle de consultation des instances représentatives du personnel sur le projet de cessation des sites ne sera engagée qu’à compter du mois de mars 2017. 

La recherche de repreneurs sera poursuivie pendant l’ensemble de cette procédure, soit, au total, une durée pratiquement deux fois supérieure à celle prévue par la Loi Florange.

Pour mettre toutes les chances de son côté dans cette période de recherche, Seita a d’ores et déjà mandaté un cabinet spécialisé et propose la constitution de comités de suivi réunissant les représentants du personnel et des collectivités territoriales concernées.

Une réorganisation des fonctions support est également envisagée au sein du siège social. Au total, ce sont 339 emplois qui seraient susceptibles d’être supprimés dans le cadre de ces projets ».