Les buralistes français sont remontés contre la Française des Jeux après l’arrivée récente des jeux de tirage et de grattage chez les fleuristes du réseau Florajet, et menacent d’actions au niveau national reprend l’AFP dans une dépêche (voir Lmdt du 22 septembre).
La Française des Jeux et le réseau Florajet ont lancé il y a deux semaines un partenariat qui permet aux fleuristes de commercialiser les jeux de la FDJ. À ce jour, seuls deux magasins sont concernés, à Allauch, dans les Bouches-du-Rhône, et à Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle.
•• « D’ici fin 2016, une vingtaine de fleuristes de notre réseau vont rejoindre ce projet », explique Alexandre Arnaud, directeur du développement de Florajet, qui compte 5 700 adhérents en France, enregistre plus de 38 millions d’euros de chiffre d’affaires, et se revendique comme représentant 60 % des fleuristes français.
L’idée est « de proposer une sorte de « bouquet chance », qui combine à la fois les fleurs et un jeu. En aucun cas il est question de faire concurrence au réseau des buralistes car nous nous centrons sur des « zones blanches » où il n’y a pas de vente de jeux directement à côté », poursuit M. Arnaud, affirmant que ce partenariat ne concerne « pas l’ensemble du réseau Florajet ».
Il rappelle que l’offre de jeux est « limitée, avec des jeux à gratter type Euro millions ou loto, et pas du tout sur le loto sportif », assure le directeur de développement de l’entreprise créée en 1992.
•• Du côté des buralistes, c’est « l’incompréhension. On ne peut pas admettre que la Française des Jeux, qui est détenue par l’État, puisse signer un partenariat avec Florajet pour vendre ce que nous vendons déjà », s’insurge Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes auprès de l’AFP.
« Ce partenariat est un peu la goutte d’eau, et intervient alors que le paquet (de cigarettes, ndlr) neutre devrait arriver prochainement chez les buralistes, et que nous sommes en train de renégocier notre prochain contrat d’avenir avec Bercy », lance M. Montredon, qui espère s’entretenir « rapidement » avec secrétaire d’État au budget, Christian Eckert.
La fédération d’Ile-de-France a menacé de boycotter le lancement de la nouvelle formule de l’Euro millions le 27 septembre et au niveau national, « si rien ne bouge, nous mènerons des actions en France », a menacé M. Montredon (voir Lmdt du 14 septembre). Selon lui, des buralistes de la Marne appelaient jeudi à « ne pas vendre les jeux de la Française des Jeux, durant plusieurs heures » (voir Lmdt du 19 septembre).
•• L’ouverture de « points de vente chez des détaillants de proximité multi-services » comme des stations-services ou des épiceries « ne constitue pas une nouveauté », mais reste « marginale » et ne représente que 3% de ses 31 900 distributeurs, a réagi la FDJ dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Nous veillons à faire en sorte que ces installations ne concurrencent pas les éventuels points de vente alentour », assure le groupe, qui souligne que la rémunération moyenne par point de vente a augmenté de 8 % en 2015 à 21 600 euros et que les buralistes réalisent 76,5 % des ventes de la FDJ (13,7 milliards l’an dernier). Le reste est réalisé essentiellement par des marchands de journaux.