Dans sa série « ils travaillent pour les fêtes », Sud-Ouest a fait une halte à Dax (Landes) dans un tabac-presse où officie depuis 4 ans Gauthier Desclaux, « dans le Top 10 des plus jeunes buralistes de France » …
Avec ses jeux à gratter et grilles de loto, il fait en effet partie de ces commerçants qui ont la capacité de bouleverser une vie à moindre coût.
•• Il a déjà connu cette émotion du ticket gagnant. Elle remonte à deux ans. Jour pour jour. « C’était le 31 décembre 2020, je m’apprêtais à fermer un peu en avance. Une dame âgée, qui était venue juste avant m’acheter un jeu à gratter, est revenue pour me dire qu’elle avait regardé cinq fois… Et qu’elle pensait avoir gagné 10 000 euros. »
Des croyants qui pêchent par excès de confiance ou incompréhension du règlement, le buraliste en avait déjà vu. Sauf que cette fois-ci, son interlocutrice avait bien vu. « Le terminal de jeu m’a confirmé qu’elle avait gagné et qu’on devait lui faire un virement sur son compte bancaire. »
•• Cet accès de grattouille, le buraliste le remarque depuis déjà quatre fins d’années : « à l’approche de Noël, on voit arriver des clients qu’on ne voit pas le reste de l’année. Pour d’autres, des habitués, les fêtes sont le seul moment où ils achètent des jeux à gratter ».
La mise apparaît également supérieure à la moyenne des autres mois, grâce à « la pochette à 20 euros » regroupant divers tickets habituellement exposés sur un présentoir vitré du commerce. Il s’amuse du sort qu’en font les heureux bénéficiaires. « Très peu récupèrent l’argent gagné ; la plupart du temps, ce sont de petites sommes. Ils préfèrent gratter à nouveau, comme si ce ticket reçu en cadeau allait permettre de décrocher le gros lot. »
•• Le buraliste Gauthier Desclaux avoue offrir lui-même des jeux à gratter à son entourage. « C’est le cadeau de dernière minute idéal, celui qu’on peut venir chercher jusqu’au dernier moment », sourit celui dont l’enseigne est ouverte tous les jours de l’année.
Il y était, dès 6 heures 30, au matin du 25 décembre. Il y sera encore jusqu’à 19 heures 30, le jour de la Saint-Sylvestre. Et ainsi de suite … « Travailler le jour de Noël, ce n’est pas le plus dérangeant. C’est le seul jour de l’année où tous les gens sont heureux » relève-t-il. Photo : Sud-Ouest