L’autorité nationale des jeux (ANJ) a annoncé, ce vendredi 24 février, avoir rejeté la stratégie promotionnelle 2023 de la Française des Jeux (FDJ), la jugeant pas assez « limitée et mesurée ». Nous reprenons la dépêche AFP.
L’ANJ, qui approuve chaque année les stratégies promotionnelles des entreprises actives dans le secteur des jeux d’argent, n’a rejeté que celle de la FDJ, et approuvé 18 autres.
•• Ces décisions d’approbation ont été assorties de conditions exigeantes pour réduire la « pression publicitaire » et renforcer la protection des mineurs et personnes vulnérables. Héritière de la loterie nationale, la FDJ en a conservé le monopole, statut lui imposant un cadre juridique « exigeant », impliquant que sa politique promotionnelle « demeure mesurée et limitée », rappelle l’ANJ.
Ces promotions doivent donc « avant tout consister à informer leurs clients potentiels » de l’existence de l’offre, mais pas à les « stimuler activement » et encourager la pratique de jeu, explique le régulateur.
•• Or, l’ANJ a constaté que la FDJ avait prévu, tout au long de l’année, un nombre « très important » de campagnes entretenant une exposition publicitaire « importante et continue » des publics. Quant à son offre de loteries, la FDJ fait preuve d’une « stratégie offensive de promotion », selon le régulateur. Posent notamment difficulté le recours à l’influence, la mise en avant des jackpots ou encore des « slogans accrocheurs ».
L’autorité de régulation pointe également une part « significative » de sa stratégie axée sur « la contribution sociétale du groupe », qui pourrait finalement créer un « lien direct entre la consommation » des jeux et une cause d’intérêt général, et in fine « banaliser ou généraliser la pratique du jeu ». En 2022, l’ANJ avait déjà formulé des réserves quant à la stratégie du groupe, réserves auxquelles le mastodonte des jeux d’argent n’a « que partiellement répondu », indique-t-elle.
•• La FDJ dispose désormais d’un délai maximal d’un mois pour déposer une nouvelle demande d’approbation de sa stratégie promotionnelle, précise l’autorité.
Dans les prochains mois, l’ANJ pourrait proposer des « mesures complémentaire » aux pouvoirs publics « pour renforcer l’encadrement de la publicité » pour les jeux d’argent. La présence en continu de campagnes est l’un des points de vigilance commun aux opérateurs de jeux d’argent pointés par l’ANJ, car elles « tendent à inscrire le jeu d’argent dans le quotidien des Français », comme un produit de consommation courante. (voir aussi 20 et 16 février).