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8 Sep 2018 | Profession
 

« Cette action n’est pas contre le patrimoine. Au contraire, dans les explications que nous donnons à nos clients, nous les invitons à faire directement un don à la mission Bern plutôt que d’acheter ce jeu. Si nous avons fait le choix de ce jeu, c’est parce qu’il a un retentissement médiatique et que nous souhaitons faire entendre la détresse de notre profession », explique Claude Richert, buraliste à Sarre-Union et vice-président de l’association Buralistes en colère, dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace (édition du 7 septembre).

•• L’association qui a appelé à ce boycott – annonçant 160 membres – c’est « Buralistes en Colère ». Son message, via son vice-président : « on aimerait bien que ça bouge. Nous sommes des chefs d’entreprise, mais avons pour particularité de travailler pour l’État, via la vente du tabac. Mais quand on augmente le prix des paquets de cigarettes, nos ventes baissent et la profession se meurt. Actuellement, chaque jour, il y a un bureau de tabac qui ferme en France. Ça nous révolte qu’on puisse accepter ça. C’est pour dénoncer cette situation que nous avons créé cette association, pour alerter nos élus, pour avertir les habitants des villes et villages pour lesquels nous sommes parfois l’un des derniers commerces de centre-ville. »

•• « Nous avons envoyé des courriers à nos députés ainsi qu’à Agnès Buzyn et à Gérald Darmanin. L’État nous étrangle avec ces hausses successives. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé que le paquet à 10 euros se ferait uniquement s’il y avait une harmonisation à l’échelle européenne. Mais cette dernière n’a pas eu lieu. Il suffit de voir les paquets de cigarettes dans les poubelles de nos villages. Ils viennent d’Allemagne, de Belgique et du Luxembourg … 

•• « Jusque-là, à Sarre-Union ( à 90 kilomètres du pont de Kehl / ndlr ), je ne me sentais pas comme un tabac frontalier. Mais depuis la hausse de cette année, je sens vraiment la proximité de la frontière. On a enregistré une baisse de l’ordre de 20 à 30 % des ventes depuis. Heureusement qu’on a mis l’accent sur la diversification depuis plusieurs années, sans ça, la situation serait catastrophique ».

•• « Concernant ce jeu qui coûte 15 euros, seul 1,52 euro est reversé au patrimoine. Et l’État se paye 1,04 euro sur chaque ticket. Pourquoi ce montant ne va-t-il pas aussi au patrimoine ? C’est dommage », ajoute le buraliste. Il indique d’ailleurs que « lorsqu’on explique tout ça aux clients, ils comprennent notre démarche ».

(ndlr : on remarquera que la rémunération du détaillant ne va pas au patrimoine, non plus).