Si le niveau d’inflation actuel se maintenait, le pouvoir d’achat de la rente mensuelle de 20 000 euros promise aux gagnants du nouveau jeu (voir 24 octobre) sera divisé par trois à quatre au moment du dernier paiement, a malicieusement calculé Le Monde dans sa rubrique « Décodeurs ». Reprise de sa démonstration.
Le gros lot d’Eurodreams, le nouvel attrape-joueur de la Française des jeux (FDJ), a de quoi faire rêver : 20 000 euros par mois pendant trente ans.
•• Toutefois, avec l’inflation que subit l’Europe depuis plus d’un an, diluer le gain total de 7,2 millions d’euros sur trente années joue clairement en défaveur des joueurs. Une inflation forte tend en effet à augmenter l’ensemble des prix: 100 euros dépensés en 2023 permettent d’acheter moins de choses qu’en 2022.
La logique est donc la même avec la rente mensuelle de 20 000 euros : sauf dans l’hypothèse improbable d’une déflation, le pouvoir d’achat procuré par ce lot ne pourra que décroître avec le temps.
Pour le démontrer, l’auteur de l’article propose de visualiser comment évoluerait ce pouvoir d’achat sur une période de trente ans. Avec un niveau d’inflation de 4 % par an en moyenne, les dernières rentes de 20 000 euros perçues en 2053 seraient équivalant à 6 413 euros de 2023.
•• Une autre potentielle mauvaise nouvelle se niche dans le règlement d’Eurodreams, qui précise que le gros lot ne peut être gagné que « dans la limite » de trois combinaisons gagnantes parmi les nombreux pays européens participants. En clair, si quatre joueurs devaient avoir les six numéros gagnants et le « numéro dream », plus question de toucher une rente mensuelle de 20 000 euros : les heureux vainqueurs se partageraient équitablement 21,6 millions d’euros.
Cependant, le règlement prévoit que dans ce cas de figure, les lots soient versés en une seule fois, plutôt que sous la forme d’une rente mensuelle. Ce qui en définitive, par ces temps inflationnistes, serait une meilleure opération pour les vainqueurs.