Le directeur général de la santé publique aux États-Unis a recommandé mardi des mesures « incisives » contre la cigarette électronique, dont l’usage en pleine expansion chez les jeunes menace leur santé et notamment leur développement cérébral, rapporte l’AFP.
« Nous devons prendre des mesures incisives afin de protéger nos enfants de ces produits très puissants qui risquent d’exposer à la nicotine une nouvelle génération de jeunes gens », a mis en garde Jerome Adams dans une rare recommandation de santé publique.
« Les cigarettes électroniques ne sont pas sans danger », a-t-il ajouté, soulignant que « l’exposition à la nicotine au cours de l’adolescence (pouvait) entraver le développement du cerveau, qui continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans environ ».
•• Le responsable de la santé publique américaine n’avait émis depuis sa prise de fonctions, il y a 16 mois, qu’une seule recommandation similaire, en avril. Il avait alors encouragé la population, face à la grave crise des opiacés que connaît le pays, à se munir de naloxone, un antidote aux overdoses.
Le nombre de jeunes s’adonnant au vapotage a atteint des niveaux records aux États-Unis. L’usage de la cigarette électronique a ainsi augmenté l’an passé de 78 % parmi les lycéens, dont un sur cinq reconnaît maintenant utiliser des appareils destinés à inhaler des vapeurs de nicotine liquide, souvent parfumée et hautement addictive.
Au total, plus de 3,6 millions de jeunes Américains consomment aujourd’hui des cigarettes électroniques.
•• Jerome Adams a demandé aux parents, médecins et enseignants de prendre une série de mesures, parmi lesquelles l’interdiction du vapotage en intérieur ou davantage de prévention sur les dangers de ces produits.
Il a directement mentionné les produits de la marque Juul, particulièrement populaire auprès des jeunes avec ses vaporettes en forme de clé USB (voir Lmdt des 4 octobre et 10 décembre).
« En plus de la nicotine, les vapeurs que les utilisateurs de cigarettes électroniques inhalent et exhalent peuvent potentiellement les exposer, ainsi que les personnes se trouvant autour, à d’autres substances nocives, dont des métaux lourds, des composés organiques volatiles et des particules ultrafines pouvant être inhalées à pleins poumons », met en garde le responsable dans sa recommandation.