Un total de 127 associations (santé, consommateurs, …) – nationales comme internationales – ont demandé par courrier au président du gouvernement espagnol, Pedro Sànchez, la réduction drastique du nombre de licences (estancos/ débits et machines) de tabac dans le pays.
De plus, elle réclame dans les plus brefs délais la mise en route du Plan Tabac 2021 – 2025 (voir 13 décembre 2021) selon le quotidien catalan La Vanguardia. et l’agence Servimedia.
•• Dans un communiqué de ce lundi 5 septembre, l’association NoFumadores.org – qui a organisé la plateforme signataire comprenant le Comité nacional para la prevención del tabaquismo (CNPT), le Comité national contre le Tabagisme (CNCT), l’Unité de Contrôle du Tabac de l’Institut catalan d’Oncologie (ICO), le Centre Contrôle du Tabac de l’OMS et Action on Smoking and Health (ASH) – a annoncé ainsi son opposition à la création 200 nouvelles licences tabac (voir 9 et 23 août 2022).
Les signataires demandent que soit annulée l’organisation de mises aux enchères de ces nouvelles licences et que ne soient pas renouvelées les licences expirant au bout de 25 ans, si elles ne sont pas indispensables ou trop proches de centres scolaires tout comme des parcs pour enfants.
•• Tant la paralysie du Plan Tabac que l’augmentation des licences – comme des machines – « bénéficient à l’industrie du tabac contre les intérêts des citoyens et obéissent à l’interférence des cigarretiers » accusent les entités.
La présidente de NoFumadores, Raquel Fernàndez, soupçonne que la décision du gouvernement espagnol réponde aux pressions reçues de l’industrie du tabac, qu’elle soit de forme directe ou à travers des communautés autonomes comme l’Extramadure ou Canaries, régions tabacoles.
•• Les associations en question ont remis à la présidence du Gouvernement une lettre – avec copie à la ministre du budget, María Jesús Montero – critiquant l’extrême concentration des licences tabac à la frontière avec la France : 50 estancos pour 10 000 habitants (contre 4 pour 10 000 habitants dans le reste du pays). Elle alerte que « l’Espagne est en train d’inonder son pays voisin de tabac à bas prix et génère une économie souterraine qui la convertit en une sorte de trafiquant de tabac ».
Enfin, les associations estiment qu’avec l’ouverture de nouvelles licences, l’Espagne sera incapable d’accomplir les objectifs de réduction du cancer pour 2030 de l’Union européenne.