Nicolas Masson (au centre sur la photo) a pris la tête de la Direction régionale des Douanes à Caen en juillet dernier. Sachant que la récente et spectaculaire saisie de 11 tonnes à Cherbourg dépend de sa Direction (voir 29 septembre).
Dans La Presse de La Manche, il est revenu sur la hausse des saisies de tabac de ces derniers mois.
•• Que vous inspirent ces récentes saisies au port de Cherbourg ?
Nicolas Masson : Statistiquement, nous notons une hausse. L’an dernier, nous avions eu une première alerte avec une saisie de 7 tonnes (…) Ces saisies ne sont pas forcément étonnantes. Elles font écho à d’autres saisies réalisées sur le territoire national. L’industrie du tabac en matière de contrebande est un sujet porteur financièrement. Ce n’est pas étonnant que certaines organisations de fraude s’emparent de cette activité qui rapporte autant que les stupéfiants.
•• La présence du scanner mobile va-t-elle s’intensifier suite à ces nouvelles saisies au port de Cherbourg ?
N. M. : Nous sortons d’une période Covid et d’un post-Brexit qui fait que nous avons une pression de contrôle différente. Nous sommes redevenus une frontière-tiers. Le scanner mobile vient périodiquement. Nous avons engagé une réflexion au niveau central sur les compléments que ce type de matériel pourrait avoir sur un certain nombre de plateformes logistiques. Cette étude est en cours (…)
•• Les fraudeurs ne ménagent pas leur peine pour modifier leurs méthodes afin d’échapper à la justice. La Douane doit constamment s’adapter ?
N. M. : Oui. Les contrebandiers ont toujours l’opportunité de trouver des méthodes nouvelles s’ils en ont ou alors de profiter de moyens existants mais massifs. Nous sommes là pour trouver les technologies qui nous permettent de les identifier plus rapidement, d’une manière plus certaine, avec des procédures qui nous permettent de les saisir de façon plus rapide et plus souple (…) Tous les moyens sont bons pour les fraudeurs pour faire passer une marchandise d’un point A à un point B. La contrebande, c’est de la logistique.