Sous le nom de code « Colbert », l’État vient de frapper fort et par surprise les trafiquants de tabac de contrebande.
Entre le 31 mai et le 6 juin, pas moins de 5 172 agents, parmi lesquels des policiers, des gendarmes ainsi que 2 866 agents des douanes sont passés à l’action sur l’ensemble du territoire.
•• Sur les routes, 4 600 véhicules ont été arrêtés et contrôlés tandis que, dans les aéroports, pas moins de 712 vols ont été passés au crible, selon le compte-rendu par Le Figaro de la présentation par Gabriel Attal (voir 9 et 8 juin).
•• Dans les villes, l’opération coup de poing a ciblé 525 points de deals et 450 commerces douteux, dont 90 % vendaient illégalement du tabac. « Alors que la douane détecte habituellement 600 infractions et saisies chaque semaine, plus de 1100 ont été relevés pendant cette semaine de contrôles renforcés » a révélé Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, avant de préciser : « c’est un quasi-doublement qui envoie un message clair aux trafiquants et aux consommateurs : nous serons impitoyables ».
« Les trafics s’accélèrent, mais ils mutent aussi profondément » a insisté Gabriel Attal. « Un phénomène nouveau s’est par exemple fait jour : pour la première fois en France, l’an dernier, nous avons démantelé quatre usines clandestines de production de tabac à l’intérieur même de notre territoire. Elles pouvaient produire entre 1 et 2 millions de paquets par jour ». Y voyant un « signe que ce trafic prend de l’ampleur et risque de s’enraciner », le ministre du budget a fixé une stratégie claire : harceler les trafiquants et assécher les trafics.
•• Pas moins de 50 nouvelles opérations coordonnées devraient ainsi être menées d’ici à la fin de l’année et une centaine d’autres à l’horizon 2025.
En décembre dernier, Gabriel Attal avait lancé sa «guerre aux trafics » avec un vaste plan portant notamment sur l’achat de 22 scanners supplémentaires pour un montant de 45 millions d’euros, l’augmentation de 20 du nombre de chiens spécialisés ou encore la montée en puissance d’une « douane scientifique » capable de disséquer le profilage chimique des saisies les plus importantes (voir 6 décembre 2022). Photo : Douane Perpignan