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13 Mai 2020 | Profession
 

Épisode 3 des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 12 et 11 mai).

•• La propriétaire d’un bar-tabac à Lagnes (1 635 habitants, à huit kilomètres de L’Isle-sur-la-Sorgue) regrette de ne pas pouvoir ouvrir la partie bar,  même avec des règles strictes.

« Notre secteur a toujours su d’adapter aux crises, aux imprévus, etc. Nous savons improviser, gérer de façon professionnelle, mature et responsable ! Mais ce qu’il nous faut maintenant, c’est que les pouvoirs publics nous proposent un plan de sortie clair, précis et pragmatique qui nous permette d’envisager une vraie reprise ».

« J’aimerais que les autorités nous fassent confiance, et que nous soyons tous, clients y compris, considérés comme des adultes responsables et libres. Nombreux sont ceux qui sont prêts à faire front à la crise sociale et économique qui va être terrible et il va falloir se responsabiliser et se prendre en main » (Vaucluse Matin).

•• Le déconfinement sera-t-il gage de fidélité ? Pendant le confinement, un buraliste à Saint-Romain-Les-Atheux (977 habitants, 20 kilomètres au sud de Saint-Étienne) a vu du monde franchir le seuil de sa boutique. Les ventes de tabac ont explosé d’abord par deux, puis par trois, et il a dû adapter ses stocks et son panel de services de proximité. Sa crainte : la reprise des anciennes habitudes … (Le Progrès).

•• L’activité a repris doucement dans le centre de Valenciennes. Mais la patronne d’un bar-tabac, elle, a un peu le moral dans les chaussettes. Déconfinement ou pas, son activité n’est pas bouleversée. Le bar est toujours fermé et il n’y a plus de paris sportifs qui généraient du passage.

Et même le PMU, qui a repris, ne lui redonne pas le sourire : « il ne peut y avoir qu’un client et on ne peut pas diffuser les courses pour que les gens ne restent pas ».

Reste le tabac, qui lui paie juste son loyer : « les deux-trois premières semaines, oui, on a eu un peu d’activité. Les gens nous disaient que c’était la première fois qu’ils achetaient du tabac en France. Et qu’ils le trouvaient cher. Mais ils ont vite trouvé une route vers Péruwelz (Belgique). »

Devant sa vitre elle constate bien un peu plus de circulation dehors. Mais pas chez elle : « on dirait qu’il n’y a plus d’argent. Et quand on va ouvrir le bar, il faudra enlever la moitié des tables et des chaises. Est-ce que les gens auront envie de revenir ? » (La Voix du Nord).

•• « Les gens ont suivi les consignes sanitaires, mais il faut quand même les rappeler. Personnellement, cette période m’a donné des idées pour la suite » assure un buraliste à Lisieux (20 000 habitants, Calvados). « Le plexiglas, je pense que je vais le garder. Pour ma part, je trouve que le déconfinement intervient trop tôt. Il y aurait eu un nouveau cas à l’hôpital, samedi. Qu’est-ce que les gens vont dire s’il faut se confiner à nouveau ? » (Ouest France).

•• La semaine dernière, un bar-tabac de Draguignan (40 000 habitants, 30 kilomètres de Fréjus), recevait 300 masques via la plateforme de la Confédération. « En une journée et demie, c’était vendu » déclare la patronne qui a déjà lancé une nouvelle commande.

« Le Gouvernement a annoncé que les buralistes pouvaient vendre les masques. Le lendemain, tout le monde ne nous parlait que de ça. On a fait une liste d’attente pour les personnes intéressées. Et on les a appelées quand on a reçu les masques. 

« On tient comme on peut. Le moral, c’est parfois difficile. Et pour l’aspect financier, on a fait, comme tout le monde, on a souscrit au crédit à taux zéro. » Mais tant que la partie « bar » est fermée, la buraliste ne s’attend pas à une augmentation significative du chiffre d’affaires  (Var Matin).