Son premier rapport d’activité de l’Autorité nationale des Jeux (voir 21 février 2021 et 4 novembre 2020) confirme la vitalité générale, observée dans la deuxième moitié de l’année passée, avec des « performances historiques » pour les trois segments de jeux d’argent en ligne : paris sportifs, paris hippiques et poker.
Au global, le marché a généré un produit brut des jeux (PBJ) – différence entre les mises et les gains des joueurs – jamais vu, à 1,74 milliard d’euros, en hausse de 22 %. Sans parler des jeux de loterie de la FDJ (+ 60 % pour les mises sur Internet en 2020, soit 1,1 milliard d’euros).
•• « La progression du marché correspond à la digitalisation de la société. Le jeu en ligne attire les jeunes, tout particulièrement les paris sportifs. C’est un phénomène très culturel », souligne notamment la présidente de l’ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin aux Échos.
Les paris sportifs sur Internet ont conforté leur statut de locomotive. Avec l’augmentation d’un million du nombre de joueurs, le total de comptes actifs frôle désormais 4,5 millions (+ 30 %). Après le plongeon du printemps, faute d’épreuves, ils ont retrouvé leur attractivité dès l’été. Le renversement de tendance s’est poursuivi au quatrième trimestre (+34 % en termes de mises). Le PBJ agrégé des opérateurs a ainsi crû de 7 % sur l’ensemble de l’année, à 940 millions, pour un total de mises de 5,3 milliards (+6 %).
•• 2020 a aussi été l’année de tous les records pour les paris hippiques en ligne, avec notamment un PBJ de 354 millions, en hausse de 31 %. La suspension des courses a temporairement pesé au printemps, plombant l’activité du PMU ( voir le 19 février 2021).
Mais ce segment a profité d’un effet report de joueurs en raison de la fermeture de nombreux points de vente physiques. L’activité Internet du PMU en a profité, tout comme celle de son principal concurrent, ZEturf. Ce dernier a terminé 2020 sur une croissance de 50 % alors qu’il avait débuté sur une tendance à +20 %, dans la continuité des années précédentes.
•• Enfin, le rapport de l’ANJ confirme que le poker sur Internet est le grand gagnant de la crise sanitaire , avec un bond de 64 % du PBJ, à 446 millions d’euros, le précédent record remontant à … 2011. Son succès ne s’est de facto pas démenti après le redémarrage des paris sportifs en ligne.
•• Selon la présidente de l’autorité de régulation, cette dynamique générale du marché français des jeux d’argent et de hasard sur Internet s’est prolongée sur les deux premiers mois de 2021 avec « des progressions à deux chiffres » pour chacun des segments.
Or, s’agissant des paris sportifs, l’année s’annonce animée avec l’Euro et les JO. « Pour le régulateur, l’année 2021 sera une année à risque », souligne d’ailleurs Isabelle Falque-Pierrotin, d’une vigilance toute particulière s’agissant du développement du jeu chez les jeunes, de l’addiction, et du développement de sites de casinos en ligne illégaux.
De son côté, le PMU prépare une nouvelle offre Internet pour les paris hippiques, toujours selon Les Échos.