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16 Mar 2020 | Profession
 

Passage au stade 3 face au Covid 19 … Fermetures de l’activité bar-brasserie (voir 14 mars).

Comment cela se passe-t-il dans les bar-tabac ? Remontées à chaud dans la presse régionale.

•• Le propriétaire d’un établissement sur la rive gauche à Rouen est un peu perdu : « Est-ce que je dois séparer mon établissement en deux, mettre un drap blanc sur le côté bar pour faire une délimitation ? Dans nos commerces, on gagne presque tout sur le côté restauration. Le tabac, c’est à la marge. Donc, à la limite, il aurait fallu tout fermer, comme ça on était tranquilles … » (France Bleu Normandie).

•• Le patron d’un bar-tabac du centre-ville d’Amiens est dans l’expectative : « si j’ai bien compris, le tabac reste ouvert. Mais j’ai un bar-tabac ! Donc j’imagine que je n’aurai pas le droit de servir au bar, comme les autres bistrots ou restaurants. Ce qui est inquiétant pour moi puisque c’est sur le bar que l’on fait les meilleures marges.

« Je pensais lancer ma commande de tabac lundi, pour être livré jeudi, mais je m’interroge. Je comprends la mesure, nous vendons notamment les timbres fiscaux et d’autres services mais pour l’heure, je ne connais pas le périmètre complet de l’interdiction. Pourrons-nous vendre des jeux de grattage ? J’attends des précisions. » (Courrier Picard).

•• Le patron d’un bar-tabac à Guéret n’est pas surpris : « moi je m’y attendais pour d’ici huit à quinze jours … C’est certainement mieux de prendre des mesures maintenant. Mais ça va être très compliqué pour beaucoup de collègues et moi-même » d’autant plus que le bar représente une importante partie du chiffre d’affaire du commerce.

« Maintenant il va falloir voir comment gérer les personnels et quelle seront les aides au niveau des salaires parce qu’avec trois employés juste avec le tabac, on ne pourra pas faire face. » (France Bleu Creuse).

•• « On comprend la décision, mais c’est plutôt brutal de l’annoncer le soir pour qu’elle soit effective à minuit, et qui plus est un week-end » réagit une buraliste à La Ferté-Macé (Orne).

« Cela va être difficile financièrement car pour le tabac, les jeux, nous sommes commissionnés, mais c’est le bar qui représente nos principaux revenus. Et puis, nous avons également une salariée. On lui a dit de ne pas venir aujourd’hui dimanche. Seulement après, comment cela va se passer si cette situation dure longtemps ? » (actu.fr).

•• « Pari mutuel urbain, jeux, presse, tabac : les clients sont quand même venus. Ici, c’est plein le dimancheIl y a cinq personnes qui travaillent ce jour-là » témoigne un buraliste à Châteaubriand (Loire-Atlantique).

« On va suivre tout ça de près, mais on va sûrement devoir se réorganiser. Certains de mes salariés vont sans doute être au chômage technique. Mais jusqu’à quand ? On l’ignore. On va les appeler dans l’après-midi. Il est certain qu’ils ne vont pas tous travailler lundi. Si les mesures de fermeture durent, comment vont-ils être payés s’il n’y a pas d’argent qui rentre dans les caisses ? » (Ouest-France).

•• « Le tabac-presse reste ouvert avec des horaires aménagés à partir de lundi » explique le propriétaire d’un bar-tabac- presse à Marœuil (Pas-de-Calais), « mais je vais devoir mettre au moins une personne au chômage technique »,  en l’occurrence le cuisinier, sur les deux salariés qu’il emploie. « C’est très compliqué pour beaucoup d’indépendants. Quelles aides on aura, quand ? On est dans le flou, on attend ».

Il s’inquiète aussi de savoir s’il pourra être livré, normalement en tabac. « Et les gens ne comprennent pas que le tabac-presse reste ouvert alors qu’à côté, la partie café doit être fermée. On applique… (les directives / ndlr ) » (La Voix du Nord).

•• Bonne question du Parisien : comment faire respecter ces mesures inédites par les forces de l’ordre ?

« Nous sommes dans l’attente des instructions, déjà pour déterminer ce qui doit rester ouvert et ce qui doit fermer » explique un Directeur départemental de la Sécurité publique, installé en province. « Ce n’est pas forcément limpide : les bars doivent fermer, mais les bureaux de tabac peuvent ouvrir. Et pour les bars-tabacs, la majorité des débitants, on fait quoi ? ».

Dès 20 heures ce samedi, une réunion s’est tenue au ministère de l’Intérieur pour évoquer ces modalités de fermeture, suivie d’un échange par visioconférence, avec les préfets des Zones de Défense et de Sécurité afin de faire passer les consignes qui seront transmises aux forces de l’ordre.

« Les préfets vont ensuite nous dire quelles règles appliquer » précise le patron d’un Groupement de Gendarmerie. « Quand on aura la liste précise des établissements qui peuvent rester ouverts, on mènera sans doute des contrôles, avec au départ de la pédagogie. »

Face à ces missions nouvelles, plusieurs sources policières appellent au « civisme de la part des patrons de bars ou de restaurants » affirme une source policière, « le but c’est d’éviter une épidémie donc on espère que les collègues n’auront pas à tourner toute la journée pour faire fermer des cafés … ».