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18 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 32 de notre revue de presse régionale des témoignages de buralistes (voir 17, 16 et 15 avril).

•• Dans le café que Béatrice Fiolet tient depuis vingt-huit ans à Pitgam (à 17 kilomètres de Dunkerque), le confinement a chamboulé toute la déco. Les tables et chaises ont disparu, le comptoir est protégé par un « mur »- voile de plastique avec juste une ouverture pour passer monnaie, paquets de tabac, jeux à gratter.

Un petit rayon épicerie – qui avait disparu dans les années 80, « à l’époque où Auchan est arrivé » – a refait son apparition, pour dépanner les habitants en huile, pâtes, œufs.  « L’expression « commerce d’utilité locale » prend tout son sens » souligne-t-elle.

L’établissement faisait déjà office de commerce multiservices avant la crise du coronavirus : bar, confiserie, débit de boissons, de tabac, de jeux à gratter, dépôt de pain et de journaux. Il est devenu d’autant plus incontournable au village, malgré des horaires resserrés : « on a le privilège de pouvoir continuer à travailler, et on le fait avec plaisir, quand on sait qu’on rend service et qu’on fait plaisir aux gens ».

Les ventes de tabac ont explosé. Mais pas de quoi compenser les pertes de recettes liées au bar ou à la location des salles de réception. Une fois par semaine, le bar-tabac met à disposition l’une d’elles pour le retrait des commandes passées dans la semaine auprès d’agriculteurs de la commune (La Voix du Nord).

•• « Sur le mois de mars, on constate, en moyenne, une augmentation de 30 % des ventes de tabac dans les commerces ariégeois » indique Gérard Maury, président de la chambre syndicale de l’Ariège et buraliste à Mazéres (voir 13 mars 2020).

Les premières tendances d’avril sont sur la même lancée : « cela sera intéressant à confirmer car ce sera un mois complet, que nous n’avons jamais connu ainsi. Même pas au moment de l’éboulement qui avait bloqué l’accès à l’Andorre l’année dernière (voir 14 mai 2019).  D’autant que les stocks de certains clients seront épuisés ».

Toutefois, la hausse des ventes de tabac ne se traduit pas partout dans les mêmes proportions : « cela varie d’un buraliste à l’autre, en fonction de ses heures d’ouverture ou de son approvisionnement mais pas seulement. On s’est rendu compte que les buralistes installés sur l’axe Saverdun -Tarascon-sur-Ariège en bénéficiaient plus. Idem pour le pays d’Olmes ». La proximité de l’Andorre peut être un élément de compréhension … En Ariège, seul un buraliste sur les 67 que compte le département a été contraint de fermer (La Dépêche.fr).

•• Pendant le confinement, certains projets peuvent accélérer. C’est le cas dans un bar-tabac à Tréflez (sur la côte du Finistère), qui a mis la période à profit pour l’ouverture d’un coin lecture, l’idée datant d’avant la crise sanitaire.

Dans la salle de bar, la bibliothèque compte environ 500 titres (romans, prix littéraires, BD, quelques livres pour enfants), qu’il propose aux lecteurs d’emprunter. La date de retour n’est pas fixée, « on fait confiance ». L’emprunteur a juste à noter son nom et le titre du livre dans un cahier. Le tout dans un strict respect des règles sanitaires en vigueur : distance de sécurité, gel hydro-alcoolique à disposition et nettoyage des livres (Le Télégramme).

•• Patrick Renaud, patron d’un tabac-presse à Saint-Florent-sur-Cher (à 16 kilomètres de Bourges), a décidé de reverser l’argent récolté avec les photocopies en nombre d’attestations de déplacement dérogatoire au fonds d’urgence Covid-19 de l’AP-HP.

Il a également fait un don de films plastiques pour créer des visières de protection créées par des bénévoles (L’Écho du Berry).

••  « Bien sûr, il y a moins de clients, les gens viennent surtout pour le tabac et la presse locale. La caisse est protégée par du Plexiglas, l’accès au bar est fermé et tout se passe bien » assure la buraliste d’un bar-tabac d’ Arcis-sur-Aube (à 30 kilomètres de Troyes).

Depuis le début de la semaine, elle propose, en plus de son rayon épicerie, la vente de fruits (melons, fraises, pommes, clémentines, etc.) et légumes (salades, endives, radis, poireaux, carottes, concombres, tomates, etc.) en provenance d’une exploitation à une vingtaine de kilomètres.

Pas toujours faciles à trouver en grande surface en cette période, des œufs venant du producteur sont aussi à disposition. « Comme nous nous trouvons au centre-ville, cela permet aux personnes âgées et à celles qui ne sont pas motorisées d’accéder à ces produits de première nécessité » (L’Est Éclair).