Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
23 Juil 2020 | Profession
 

Pour les quelque 200 000 cafés, hôtels et restaurants (CHR) français, le redémarrage post-confinement est hétérogène, l’activité étant notamment très ­dégradée en Île-de-France ou sur la Côte d’Azur, désertées par les touristes étrangers.

Selon France Boissons, qui approvisionne un quart du CHR tricolore, entre 5 et 20 % des établissements n’avaient pas rouvert leurs portes mi-juillet. Faute de clientèle.

•• Distributeurs et fabricants de boissons sont conscients que leur destin est lié à celui de leurs clients. « On sait qu’ils ne se remettront pas d’une deuxième fermeture », souligne Thibaut Boidin, DG adjoint chez France Boissons, auprès du Figaro.

Ils poursuivent donc les mesures de soutien pour ne pas voir disparaître une partie de leurs débouchés.

•• Pendant le confinement, une centaine de partenaires  (Nestlé, Danone, Pernod Ricard, Lavazza, Coca Cola, Kronenbourg, en tête …) avait assuré un appui financier et technique inédit. Baptisée « J’aime mon Bistrot », l’opération a permis de récolter, à l’issue du confinement,plus de 27 000 précommandes d’un montant moyen de 40 euros (voir 15 avril 2020).

L’aide globale a atteint 1,5 million d’euros, pour 77 000 établissements inscrits. Assortie de facilités de paiement et de conseils pour monter les dossiers d’aides publiques, l’initiative a soulagé nombre de trésoreries brûlées par deux mois de fermeture.

•• Si l’heure est au retour des clients dans les bistrots, le soutien demeure cependant nécessaire. Délais de paiements revus de deux ou trois mois, aide technique pour remettre en route les tireuses à bière et les machines à cafés, accompagnement des bistrots de village, etc. : France Boissons mobilise ses 270 techniciens en ce sens. « Nous avons ouvert à tout le marché notre offre « service en tête » avec un coach dédié à la gestion du trafic et des clients, du réaménagement de l’établissement et de sa terrasse et de sa digitalisation », complète Thibaut Boidin.

•• Chez CCEP France, l’embouteilleur de Coca-Cola, les facilités sur les délais de paiements se terminent, mais le groupe aide 1 000 cafés dans la digitalisation gratuite de leur carte via des QR code.

Quatre à cinq mille « welcome packs » (packs de dépliants, de présentoirs, …) ont aussi été distribués depuis le déconfinement, avec par exemple des « Stop trottoir », invitant les passants à s’arrêter. Enfin 600 des clients de l’embouteilleur ont bénéficié de baisses de frais d’entrée et d’une visibilité accrue sur Uber Eats et Just Eat, partenaires de CCEP, pour doper la vente à emporter.

•• Les industriels de l’alimentaire fournissant les professionnels de la restauration ont aussi mis la main à la poche pour un débouché qui peut peser autour de 20 % de leur chiffre d’affaires. Pour ses clients artisans, restaurateurs, boulangers et pâtissiers, l’italien Ferrero a lancé l’opération « #1DessertQuiCompte » début juillet.

Pour toute personne commandant une recette au Nutella postant avec un tag dédié sur Instagram, le groupe s’engage à reverser la valeur du Nutella au profit de la formation des futurs artisans. Et ce pour une enveloppe totale de 100 000 euros, avec un million de desserts visés d’ici fin 2020.

•• Malgré ses propres difficultés, un dernier type de fournisseur majeur a récemment rejoint le mouvement : les producteurs et négociants en vins qui savent que la santé du hors domicile (40 % de leur chiffre d’affaires) est cruciale pour eux.

Chez Cos d’Estournel, un second cru classé de Saint-Estèphe, on a choisi de soutenir les jeunes restaurateurs (ceux qui se sont lancés entre janvier 2019 et mars 2020), avec au terme de la vente du millésime 2019, 100 000 euros reversés directement à 65 établissements.