74 usines clandestines de cigarettes et 28 fabriques illégales de tabac à chicha ont été démantelées en 2021 et recensées à travers l’Europe grâce à l’EMPACT – la plateforme qui permet aux états de collaborer contre les menaces criminelles – a annoncé ce mercredi 6 avril le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem.
Ces chiffres diffèrent quelque peu d’autres estimations (voir 26 janvier), il n’en reste pas moins qu’ils sont toujours impressionnants.
•• Ils sont en forte augmentation ces dernières années, a affirmé le ministre des Finances, en charge de la coordination de la lutte contre la fraude. Les 74 fabriques illégales de cigarettes démantelées représentent une hausse de plus de 57 % par rapport à 2018.
9 d’entre elles étaient situées en Belgique, qui est selon la Douane une plaque tournante pour la production illégale de produits du tabac. La position centrale du pays en fait un « hub » idéal pour ce trafic. Le tabac part ensuite vers le Royaume-Uni, en premier lieu, mais la Grèce et la France deviennent aussi des pays de destination en vogue pour ces produits (voir 31 et 17 mars).
Seule la Pologne devance la Belgique en nombre de fabriques illégales de cigarettes démantelées l’an dernier, avec 32 sites sur son territoire. Les Pays-Bas ont vu 8 sites fermés.
En ce qui concerne les fabriques illégales de tabac à chicha, l’Allemagne a connu le démantèlement de 11 sites, la Suède de 8 et la Belgique de 3. Là aussi, les chiffres sont en hausse, de 75% par rapport aux démantèlements enregistrés en 2018.
•• Le ministre a présenté les chiffres en compagnie de la secrétaire d’État polonaise Magdalena Rzeczkowska et de l’administrateur général des Douanes et Accises, Kristian Vanderwaeren, entre autres. La Belgique a en effet pris, à partir de 2018, le leadership de la collaboration entre états européens pour ce qui est de la lutte contre la production illégale de produits du tabac. Cette collaboration passe par l’EMPACT, la « plateforme pluridisciplinaire européenne de lutte contre les menaces criminelles ».
•• La fraude aux droits d’accises était une des priorités de l’UE en matière de lutte contre la criminalité pour les années 2018-2021.
Au fil des années, la collaboration s’est étendue et renforcée, ce qui explique la multiplication des démantèlements de sites de fabrication. Une vingtaine d’états membres de l’UE, ainsi que le Royaume-Uni et l’Ukraine participent désormais à l’EMPACT, avec le soutien d’Europol ou encore de l’Olaf.
•• Selon l’administrateur général des Douanes et Accises, Kristian Vanderwaeren, les sites de production deviennent de plus en plus grands et professionnels, dirigés par des bandes criminelles de mieux en mieux organisées. Les unités de production se font même mobiles.