Avec la hausse du prix du tabac, le marché des cigarettes de contrefaçon explose partout en France, en partie boosté par la Toile. Le Puy-de-Dôme n’est pas épargné, selon les derniers résultats d’une enquête « ramasse paquets ».
Ainsi, à Clermont-Ferrand, les cigarettes contrefaites représentaient 13,2 % de la consommation totale au troisième trimestre 2020. « En 2019, ce chiffre était de 0,4 % ! », rapporte, dans La Montagne, Daniel Bruquel, chef du service prévention du commerce illicite chez Philip Morris France (voir 10 mars 2021 et 30 septembre 2020).
•• « On voit depuis quelques mois une accélération, sur le territoire national, de la vente de cigarettes de contrefaçon avec des pics à 15 % et même 20 % à Paris, Lyon ou Marseille » ajoute-t-il.
Le phénomène n’est plus seulement l’apanage des grandes villes et des filières criminelles organisées. Ils touchent aussi les métropoles plus modestes et des acteurs qui n’ont pas forcément le profil de trafiquants.
•• En février dernier, au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, trois jeunes hommes étaient jugés pour avoir fait venir, dans le Puy-de-Dôme, depuis la banlieue de Lyon, 650 cartouches de fausse Malboro qu’ils comptaient vendre sur Snapchat. « Ce n’était pas une grosse affaire mais elle est assez emblématique de ce que l’on voit de façon générale sur le territoire », commente Daniel Bruquel.
Les prévenus, âgés d’une petite vingtaine d’années et habitant encore chez leurs parents, n’étaient pas de grands délinquants. Ils avaient en revanche la parfaite maîtrise des réseaux sociaux, outil grâce auquel ce commerce illicite a explosé. « On assiste, sur Facebook ou Snapchat, à une floraison de profils qui proposent des cigarettes de contrefaçon. Cela confère aux vendeurs une zone de chalandise extrêmement large. On voit souvent des messages du type : voilà, j’ai un nouvel arrivage, j’ai tel produit. ».
•• Le marché de contrefaçon fleurit aussi avec la hausse du prix de paquet de cigarette. Les jeunes Clermontois jugés récemment avaient acheté leurs paquets 1,20 euro l’unité, « ils sont ensuite revendus entre 3 et 5 euros », affirme Daniel Bruquel.
Les cartouches proviennent généralement des nombreuses usines clandestines qui, face la demande, se multiplient en Europe, parfois aux portes de l’Hexagone (voir 9 décembre 2020 et 7 mars 2021).