À l’occasion de la parution du dernier rapport KPMG pour 2019 (voir 18 et 27 juin) – avec le chiffre-record de 30,1 % en France (soit la part de consommation de cigarettes ne venant pas du réseau des buralistes) – on voit poindre ce phénomène, relativement nouveau pour notre pays, des cigarettes de contrefaçon.
Concrètement : 42 millions de paquets contrefaits auraient été consommés dans l’Hexagone. Une hausse de 82 % par rapport à l’année précédente.
•• Cette hausse de la contrefaçon est préoccupante, aux yeux des experts, dans la mesure où cette activité témoigne de l’investissement croissant d’une criminalité très structurée dans l’activité de contrebande. Par définition, afin d’écouler de la contrefaçon, il faut non seulement des revendeurs mais aussi toute une organisation de fabrication en amont.
•• Pour l’année dernière, un comptage (basé sur la compilation de données douanières), au niveau de toute l’Union européenne, fait état de 93 usines clandestines démantelées par les autorités locales. Et depuis le début de 2020, nous en sommes à pas moins de 44 unités de production de contrefaçon découvertes.
•• On n’a pas (encore) trouvé ce type d’ usine en France mais le point inquiétant réside dans le nombre croissant de ces implantations clandestines dans des pays voisins :
• en Belgique où 4 usines ont été investies par les forces de l’ordre cette année (voir 19 et 12 mai, 14 février, 27 janvier).
• en Espagne, aussi (voir 4 mai, 21 février, 6 janvier).
•• Commentaire d’un expert de ce sujet préoccupant : « ces opérations ont conduit à l’arrestation de plusieurs dizaines de personnes, la saisie de centaines de tonnes de tabac mais aussi d’armes de poing … avec le dévoilement de modes opératoires équivalents à la production de stupéfiants : hangars, au cœur de zones industrielles, transformées en usines ; ouvriers confinés, travaillant en continu et insolvables ; déménagement au bout de quelques mois … »