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8 Mar 2015 | Vapotage
 

Académie de MédecineC’est important. Dans un rapport du 3 mars, l’Académie de Médecine tempère son avis sur la cigarette électronique (voir Lmdt du 20 mai 2014), en reconnaissant qu’elle peut rejoindre les méthodes de diminution ou de l’arrêt du tabac. En même temps, elle se déclare en faveur de l’interdiction de vapoter dans les lieux publics et de la publicité.

• L’Académie nationale de médecine en prend acte : la cigarette électronique a changé le visage de la lutte anti-tabac depuis trois ans. L’e-cigarette entretient, certes, la gestuelle du fumeur et permet d’inhaler la nicotine : celle -ci parvient, cependant, moins vite au cerveau qu’avec un substitut nicotinique : 7 secondes en moyenne. Vapoter se révèle aussi, à court terme,moins toxique que fumer. La concentration en carcinogènes est 9 à 450 fois moins élevée, selon les études les plus variées. Et l’e-cig ne contient ni monoxyde de carbone ni goudrons.

• La cigarette électronique se révèle aussi plus efficace que les substituts nicotiniques pour réduire le nombre de cigarettes fumées. Pour ce qui est de l’arrêt complet, l’Académie de médecine souligne que vapoter des liquides contenant de la nicotine est deux fois plus efficace.

• Les rapporteurs  tranchent donc : l’e-cigarette est « un outil utile à la réduction de la mortalité, mais aussi de la morbidité tabagique » et permet un arrêt progressif de la cigarette traditionnelle. L’appareil devrait donc être utilisé « au service de l’instauration de l’abstinence ». Les auteurs du rapport proposent que les recharges de liquides contenant plus de 20 mg/mlde nicotine devraient avoir un statut de médicament et disposer d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Cela permet, dans ce cas, d’intégrer le vapotage aux traitements d’aide à l’arrêt du tabac, et donc de bénéficier du forfait 50/150 euros remboursé par l’Assurance maladie.

• Pour autant, l’Académie de médecine ne prend pas position pour une vente sans limite. Les rapporteurs estiment que certaines interdictions relatives à la cigarette traditionnelle devraient s’étendre à la cigarette électronique. Ils mentionnent notamment l’interdiction de vente aux mineurs, et l’interdiction de vapoter dans les lieux publics. « Il est évident qu’il faut interdire toute publicité et toute promotion de ce produit, sauf dans son utilisation comme méthode d’arrêt, si celle-ci est reconnue », concluent les rapporteurs.