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Chine fumeurDepuis ce lundi 1er juin, les habitants de Pékin ne peuvent plus fumer dans les restaurants, les cafés, au bureau ou dans tout autre endroit public fermé. La capitale chinoise (20 millions d’habitants) sert de ville test, quatre ans après une première interdiction similaire – imposée par l’OMS mais jamais mise en oeuvre – et veut afficher une certaine exemplarité.
Si beaucoup d’observateurs restent dubitatifs, l’OMS a déjà salué « Beijing » en lui décernant « le Prix de la Journée mondiale sans Tabac ».

Campagne de sensibilisation faisant appel à des vedettes du show bizz, sanctions …, les autorités de Pékin mettent le paquet pour s’aligner sur les législations des pays occidentaux. L’interdiction de fumer dans les espaces publics fermés de la capitale est passible d’une amende de 200 yuans (30 euros) pour les fumeurs et jusqu’à 10 000 yuans (1 500 euros) pour les sites concernés.

Outre les patrouilles de surveillance prévues dans les rues de la ville, les habitants sont appelés à signaler les personnes fumant dans les lieux publics. Un site internet du gouvernement devrait publier le nom des « coupables » pendant un mois. Comme un frisson de l’ancien temps …

Le tabac est également banni de certains espaces en plein air, comme les enceintes scolaires ou sportives, et des hôpitaux. Et toute forme de publicité pour le tabac est désormais interdite en extérieur, dans les médias, sur internet, dans les transports publics. Aucune autorisation de vente de tabac ne devrait être accordée dans un rayon de 100 mètres autour des maternelles, écoles primaires et secondaires.

Les experts locaux restent cependant prudents. « Il ne serait pas réaliste d’abolir complètement le tabac à l’intérieur des lieux publics, car il y a trop de gens qui fument », estime ainsi Yang Gonghuan, directrice adjointe du Centre chinois de lutte contre les maladies, « la question clé sera de savoir s’il y aura un contrôle ». En train de griller une cigarette devant son restaurant, où les clients attablés font de même, le chef de cuisine Li Tiecheng confie à l’AFP ses doutes : « je ne crois pas qu’une mesure législative sera suffisante. C’est avant tout une question d’éducation ».

La compagnie étatique China National Tobacco Corporation (CNTC) est, de loin, le premier cigarettier mondial, avec une production trois fois supérieure à celle de son premier concurrent, Philip Morris.