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11 Mai 2016 | Observatoire
 

chichaMardi 19 avril au Sofitel de Quiberon, l’alarme incendie d’une chambre se déclenche. Le personnel s’inquiète, d’autant plus qu’il s’agit de celle d’un joueur du PSG. Il n’y a pas eu de début d’incendie, juste de la fumée parce que quelques joueurs parisiens ont fumé une chicha.
Une anecdote qui n’en est pas une, prévient l’Équipe de ce jeudi 5 mai, face à la généralisation de la pratique dans les clubs et sélections de football.

Le PSG connaît cette problématique depuis plusieurs saisons. Sous Carlo Ancelotti, déjà, les Français de l’effectif, pour la plupart, fumaient lors des mises au vert. Le 13 février dernier, l’international ivoirien Serge Aurier avait insulté Laurent Blanc en répondant, sur les réseaux sociaux, à des questions relayées par l’un de ses amis fumant une chicha.

« Comme dans la société, cette problématique se développe dans le football, en clubs mais aussi dans les sélections masculines », confirme, dans l’Équipe, Fabrice Bryand, ancien médecin du FC Nantes et des Bleus, aujourd’hui au côté de l’équipe de France féminine, « Une chicha est beaucoup plus forte qu’un paquet de cigarettes et, surtout, on ne sait pas forcément ce qu’il y a dedans. Donc il peut y avoir un risque de tomber sur un produit interdit ».

« Tous les clubs du Championnat y sont confrontés. C’est un vrai fléau », poursuit un président de Ligue 1, « il faudrait peut-être inscrire l’interdiction de fumer la chicha dans les contrats, dorénavant ».

Au sein des instances, on dit ne « pas avoir été particulièrement alertés par les médecins de clubs sur cette problématique », selon le docteur Pierre Rochcongar, patron de la commission médicale de la Fédération française de football (FFF). Si fumer la chicha ne tombe pas normalement sous le coup du dopage, cela laisse des traces dans le sang. Le médecin du PSG, Éric Rolland, a pu constater, lors de différentes analyses, des taux élevés de certains paramètres sanguins chez les fumeurs de narguilé de son club.

Commentaire du professeur Michel Lejoyeux, chef de service du département addictologie des hôpitaux Bichat et Beaujon et président d’honneur de la Société française d’alcoologie : « … Il y a l’illusion du corps en pleine santé, donc on se dit que leur forme les mettrait à l’abri des risques à la différence d’un quidam. Pour eux aussi la toxicité est considérable. Ce qui est vrai pour le sportif de haut niveau et le footballeur , l’est tout autant pour le supporter. Fumer de la chicha, ce n’est pas mieux que venir alcoolisé au stade. Il existe un tabou autour de ces consommations ».