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Dans les rangs de la police, la suspension provisoire de l’arrêté interdisant la vente de la fleur de chanvre chargée en CBD (voir 25 janvier 1 et 3) est mal vécue selon Sud-Ouest : « pour la profession, c’est une très mauvaise nouvelle. Avec cette décision, c’est un mauvais message qu’on envoie ».

•• Ce qui inquiète les agents de terrain, c’est la difficulté qu’ils vont avoir, lors des contrôles, à différencier une fleur de cannabis légale, avec une teneur en THC inférieure à 0,3 %, et une fleur de cannabis illégale, où le taux peut parfois atteindre 20 à 25 %. « Quand on a deux fleurs de cannabis sous les yeux, savoir laquelle a moins de 0,3 % de THC et laquelle on en a plus est très compliqué » rapporte Christophe Gras, du syndicat Alliance à Bordeaux, « ce sont les mêmes, elles sont strictement identiques. »

Au moment du contrôle, le policier est bien incapable de démêler le vrai du faux quand l’individu assure consommer du CBD et pas du cannabis illégal, pour lequel il peut récolter une amende forfaitaire : « dans ce cas, soit on joue la confiance envers l’interlocuteur, soit on n’a pas confiance et on le ramène au commissariat pour faire un test », raconte un agent de la Brigade anticriminalité (Bac) en zone urbaine.

•• Sur le terrain, les agents n’ont en effet qu’un seul moyen d’être certains du produit consommé : le test salivaire. Au-delà de leur fiabilité, ces tests salivaires ont un autre problème : ils ne peuvent être réalisés que si le suspect est au volant. « Si c’est un piéton, on ne peut pas justifier un test salivaire. Pour être fixé, il faut le ramener au commissariat. »

Là, un test chimique, réalisé sur la fleur de cannabis, « permet de connaître sa teneur en THC ». Les cas de consommateurs de CBD conduits au commissariat alors qu’ils sont dans la légalité ne risquent-ils pas de se multiplier ?

« Ce sont des procédures longues, qui demandent des moyens, c’est très contraignant », souffle Christophe Gras. Le représentant syndical espère que des consignes seront rapidement données afin d’éviter des situations qui pourraient s’avérer coûteuses et chronophages.